Comme nous devions nous attendre la convention nième mouture a été finalement acceptée par la majorité des syndicats (l’UFML est le seul syndicat à la rejeter). Dans les faits les médecins généralistes vont enfin être revalorisés pour les actes effectués, mais il ne faut pas perdre de vue que certaines contraintes seront imposées à ces professionnels de santé.
Nos têtes pensantes n’ont pas réellement perdu leur cynisme (en fait ils veulent avant tout trouver des solutions pour lutter vis-à-vis de la problématique de la pénurie des soignants sur notre territoire) pour demander en compensation une participation effective des praticiens en ce qui concerne plusieurs domaines : permanence de soins, majoration de la patientèle… Bref, certaines mesures qui vont contraindre certains collègues à travailler plus (la plupart sont sur le terrain plus de 50 heures par semaine). Il ne faut pas perdre de vue que dans une société qui privilégie les loisirs, les cols blancs de la Sécurité sociale n’ont pas d’états d’âme pour ne pas l’évoquer pour les généralistes de terrain, alors qu’ils appliquent la règle des 35 heures pour leurs agents.
De toute manière, il faut faire travailler, sans se soucier des conséquences mentales, ces professionnels libéraux comme des forçats car il est nécessaire de sacrifier cette masse négligeable par rapport à un électorat qui doit être courtisé. Cette attitude me fait penser un petit peu à celle de certaines castes d’Inde qui méprisent les Dalits ou Intouchables qui doivent effectuer sans véritable reconnaissance des tâches que les autres refusent de réaliser. Ce qui est quelque peu énervant, c’est de voir que certaines catégories de fonctionnaires ou assimilés sont revalorisées, et parfois très grassement, sans aucune contrepartie (cas des agents de la SNCF ou des aiguilleurs du ciel).
Il est probable que la médecine générale ne sera pas aussi attractive qu’auparavant
En acceptant cette situation les syndicats ne réalisent pas qu’en plus de ces nouvelles règles édictées, les généralistes seront de plus en plus humiliés et contrôlés par les CPAM locales. Ainsi ils seront plus rapidement mis sous objectifs en cas de réalisation d’un nombre trop important d’arrêts de travail (la Cour des comptes ne cesse de les harceler dans ce sens), et seront régulièrement mis sous les feux des projecteurs pour montrer qu’ils sont des fraudeurs potentiels.
Bref, en agissant de la sorte, il est probable que la médecine générale ne sera pas aussi attractive qu’auparavant. Les jeunes qui seront attirés par cette spécialité seront ceux qui n’auront pas d’autres choix (obligation faisant suite aux résultats des EDN).
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