L’Arabie saoudite veut créer de toutes pièces une ville au nord du pays : Neom. Ce projet va être très coûteux (entre 500 et 1 000 milliards de dollars), soit près du tiers du déficit des finances de la France. En fait, cette nouvelle cité serait constituée d’un couloir à proximité de la mer noire de 170 km bordé par deux immeubles de 500 mètres de haut. Le prince héritier Mohamed Ben Salmane est fier d’annoncer que cette ville sera conçue avec des maîtres d’œuvre très attentifs à la problématique de l’écoresponsabilité. Cependant même si les bâtiments construits préservent quelque peu la couche d’ozone, la construction de cette ville va engendrer un bilan carbone énorme (4,5 fois plus que celui de la France au cours d’une année civile).
Et l’écoresponsabilité dans tout cela ?
Au-delà de cette nouvelle qui doit nous faire réfléchir, nous les petits Français essayons consciencieusement d’avoir un comportement écoresponsable. Nous trions nos déchets, nous essayons de réduire notre impact carbone en privilégiant le train. En parallèle, certains confrères militent pour qu’au sein de nos cabinets nous réduisions nos déchets (réutilisation de nos draps d’examens parfois, embouts d’otoscopes nettoyés soigneusement pour examiner un deuxième patient, réduction des documents papiers inutiles…).
Bien entendu cette disposition est louable, mais nous nous rendons compte que c’est une larme dans un océan de gaspillage excessif au niveau mondial.
L’Arabie saoudite n’est pas le seul pays à se soucier que très partiellement de son impact sur la couche d’ozone, nombreux sont les gouvernements qui ont recours à des énergies qui impactent grandement le climat. De plus, les propos démagogiques de certaines associations ou porte-parole écologistes ont un effet négatif sur les mesures (c’est le cas du moratoire sur le développement des centrales nucléaires) qui pourraient réduire notre impact carbone.
Il est par ailleurs difficile de comprendre les raisons qui poussent nos dirigeants à changer rapidement notre parc automobile en interdisant dans un futur assez proche les voitures à essence, pour les remplacer par des engins électriques. Outre le fait qu’il faudra dans ce cas s’assurer des possibilités d’une production en électricité plus importante (les États-Unis ont fait les frais cet hiver d’un déficit de cette manne), il ne faut pas oublier que les municipalités devront mettre la main à la poche en développant des parcs pour approvisionner ces fauves gourmands en électricité ; parcs qui ne seront ni esthétiques ni écologiques.
Et que dire du recours de plus en plus important de portables ou d’ordinateurs qui ont une action délétère pour la planète. Envoyer à de nombreux utilisateurs des mails est très coûteux en énergie.
Tout cela pour dire qu’en théorie grâce à des mots il est possible de réduire notre impact sur la couche d’ozone, mais la réalité nous montre que les bonnes intentions ne se concrétisent pas ou très peu.
Ce qui est très perturbant, c’est de savoir que les générations futures vont devoir payer notre manque de responsabilité, et cette insouciance très coupable.
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