La médecine interne est en alerte. Précieuse de par son expertise de pointe, indispensable pour son rôle clé à l’aval des urgences, cette spécialité réclame des moyens pour se maintenir à son niveau d’excellence. Et surtout, reprendre toute sa place au cœur du système de santé.
C’est ce message fort que porte inlassablement le Pr Luc Mouthon, président de la Société nationale française de médecine interne (SNFMI), et qu'il a une nouvelle fois défendu en janvier au cours d’une conférence de concertation. La thématique de cette matinée illustrait la volonté du secteur de se battre pour peser : « Replacer la médecine interne au centre du système de santé : enjeux et perspectives ». Avec l’ambition de mieux définir les activités de la spécialité dans l’organisation hospitalière, asseoir son positionnement au sein du système de santé et anticiper son devenir.
Plus d’un patient sur deux hospitalisés en médecine interne relève du post-urgences
Car être interniste en 2023 n’est pas la même chose qu’il y a vingt ans. Si les praticiens revendiquent l’exercice d’une médecine polyvalente, force est de constater que le secteur a subi de profondes mutations. Sur le terrain, ces spécialistes constatent un glissement de leur position au sein des établissements de santé, corrélé à un manque de reconnaissance criant. Un chiffre illustre ce changement radical dans leur pratique : plus de 50 % des patients hospitalisés en médecine interne relèvent du post-urgences. De plus en plus, les internistes soignent des patients souffrant de polypathologies complexes. Un exercice qui nécessite du temps, ce qui pousse la SNFMI à réclamer une revalorisation des consultations longues.
Redonner de l’attractivité à la spécialité est d’autant plus important que les nouvelles recrues se font rares. L’Amicale des jeunes internistes alerte sur le recul de la spécialité dans les choix aux ECN. Les causes de ce désamour : la charge horaire, les salaires mais aussi les difficultés à s’installer en ambulatoire. Sur près de 2 600 internistes, à peine 200 exercent en libéral exclusif.
Si leurs revendications sont propres à leur discipline, elles font écho à une petite musique habituelle dans le secteur de la santé, entre manque de moyens dans les services, difficultés à attirer les jeunes et salaires en berne. À quand un choc d’attractivité ?
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