Le numéro de Noël du British Medical Journal, mettant en lumière des recherches originales, est toujours savoureux. Je vous en partage ma sélection, à commencer par l’impact des moufles sur l’arthrose des mains. Un essai randomisé montre que les moufles chauffantes, comparées aux moufles de contrôle, n'ont pas apporté de bénéfices supplémentaires sur l'évaluation globale des problèmes liés à l'arthrose de la main et sur la force de préhension. Un petit bénéfice a été détecté pour la douleur de la main mais pourrait avoir été surestimé.
Être chauffeur de taxi protégerait de la maladie d’Alzheimer
En 2006, la revue Hippocampus a publié un article avec des imageries cérébrales de chauffeurs de taxis londoniens. L’hippocampe est impliqué à la fois dans la création de cartes cognitives spatiales et dans le développement de la maladie d'Alzheimer (atrophie de l'hippocampe), constat qui soulève l’hypothèse que les professions qui exigent un traitement spatial fréquent, comme la conduite d'un taxi, puissent être associées à une diminution de la mortalité due à la maladie d'Alzheimer.
En 2024, des chercheurs américains ont analysé près de 9 millions de certificats de décès et compilé les causes de décès pour 443 professions. Ils ont comparé les chauffeurs d’ambulance (0,7 % de décès par Alzheimer) et de taxis (1,0 %) avec des professions voisines comme conducteurs de bus (3,1 %), pilotes d’avion (4,6 %), capitaines de bateau (2,8 %) et d’autres comme directeurs de société (4,1 % ). Il y a beaucoup de données et des différences significatives. Mais pas de relation causale, donc prudence ! Et ce, d’autant plus que se pose la question de comparer des chauffeurs de taxis londoniens et américains.
Les risques de santé des princesses de Disney
Dans un autre registre, des chercheurs hollandais ont considéré sept princesses de Disney : Blanche-Neige, Jasmine (Aladdin), Cendrillon, Pocahontas, Aurore (La Belle au bois dormant), Belle et Raiponce. Les analyses de leurs supposés problèmes de santé ont été faites avec des références aux pathologies supposées (35 citations dans l’article). Je vous en ai sélectionné deux en enlevant les sources citées.
Commençons par Blanche-Neige, la plus belle des princesses (selon le miroir). En tant que servante de sa méchante belle-mère, elle illustre un mode de vie avec des possibilités d'interactions sociales extrêmement limitées. Or des revues systématiques de la littérature ont montré un lien positif entre le manque d'interaction sociale et les maladies cardiovasculaires, la dépression, l'anxiété et la mortalité toutes causes confondues. Heureusement, la rencontre de l’héroïne avec les sept nains la protège des dangers de la solitude. Cependant, la princesse croque dans une pomme empoisonnée, ce qui la plonge dans un état de « mort endormie ». Pour Blanche-Neige, le dicton selon lequel une pomme par jour éloigne le médecin n’est pas vérifié.
L’objectif du numéro de Noël du « British Medical Journal » est de quitter les sentiers battus
Autre princesse Disney étudiée : Cendrillon, qui a eu une enfance heureuse jusqu'à ce que son père décède et la laisse avec une belle-mère au cœur froid et deux demi-sœurs gâtées. Elle est alors obligée de s’occuper de la maison, la poussière l'exposant au risque de développer une maladie pulmonaire professionnelle (MPP). Les chercheurs recommandent des mesures préventives pour réduire l'exposition à la poussière, telles que l'utilisation de longs manches à balai, l'aspersion d'eau sur les sols poussiéreux et le port d'équipements de protection individuelle, mais aucune de ces mesures n'a bien sûr été adoptée dans le cas de Cendrillon. Le ramonage présente également un risque de MPP et de cancer du poumon, pouvant conduire à une mort prématurée. Alors que les choses ne pouvaient pas être pires – Bibbidi-bobbidi-boo ! –, la fée marraine de Cendrillon répand des quantités massives de paillettes magiques – également connues sous le nom de microplastiques, enrobés d'aluminium. La capacité de ces microplastiques à pénétrer dans les tissus pulmonaires humains contribue au développement des MPP. Plutôt qu'un prince, Cendrillon aurait bien besoin d'une thérapie respiratoire continue pour vivre heureuse.
Comme pour les parodiques dix prix Ig Nobel annuels (prononcez « ignoble ») décernés à Harvard, l’objectif est ici de sortir des sentiers battus. L’originalité peut faire rire mais aussi réfléchir, en proposant des hypothèses souvent impossibles à tester !
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