Dans le numéro du vendredi 20 octobre 2023, à la rubrique « Courrier des lecteurs » est paru un texte signé du docteur Andéol Bourg (est-ce un pseudonyme, car il existe une localité du nom de Bourg-Saint-Andéol ?) intitulé « La Conscience » présenté comme « Poème pour Mme Buzyn ».
Sous forme de pastiche d’un célèbre poème de Victor Hugo, ce texte consiste en une ridiculisation de « la Buzyn » qui s’est « enfuie devant le corona » pour « partir en campagne » afin d’être élue Maire de Paris. Or, cette ridiculisation atteint un niveau de fantasme hargneux lorsque l’auteur explique que, ce faisant, elle oublie « l’hôpital… les soignants… les enfants », qu’elle « pavoise » dans « Lutèce infectée » et déclare « si je dois être élue, au diable l’infection », etc.
On sait que madame Agnès Buzyn, docteur en médecine, fut nommée en mai 2017 « ministre de la Solidarité et de la Santé », qu’elle quitta ce poste en février 2020 pour être candidate aux élections pour la Mairie de Paris, où elle n’arriva qu’en troisième position. On sait aussi qu’elle n’accepta cette candidature que sur la demande des dirigeants de LREM, parti du Président, pour remplacer en quelque sorte au pied levé Benjamin Griveaux, qui ne pouvait plus se présenter pour des raisons très personnelles. Elle-même regretta par la suite cette mauvaise aventure, qui ne correspondait ni à ses goûts ni à ses capacités.
Alors, je conçois qu’emporté par la fougue de l’écriture et par la détestation qu’il éprouve à l’égard de certains membres du gouvernement, un confrère puisse se livrer à des déclarations calomnieuses et que les nécessités d’une versification classique l’amènent à rédiger des élucubrations qui dépassent peut-être sa pensée. Mais j’admets beaucoup moins qu’un texte aussi outrancier puisse trouver sa place dans « Le Quotidien du Médecin ». Sans doute me direz-vous que les pages d’ « À vous de le dire » sont ouvertes à toutes les opinions, même si elles sont en contradiction avec ce que pensent certains de vos lecteurs. Certes, mais la formulation de ces opinions se doit, dans une revue qui se voudrait respectable, et même si elle accepte un certain humour, rester dans les limites de la décence et ne pas atteindre un tel degré d’acrimonie injurieuse qui, en d’autres temps et d’autres lieux, pourrait tomber sous le coup d’une plainte pour diffamation. Et je ne suis pas le seul à le penser.
Réponse de la rédaction :
Nous tenons tout d'abord à remercier tous les lecteurs qui nous adressent des courriers que nous relayons ensuite dans ces pages.
Après discussion, nous avons pris la décision de publier le courrier que vous mentionnez, car comme vous le notez très justement, il s'agit d'un pastiche affiché comme tel et que les pages À vous de le dire reflètent la diversité de nos lecteurs. Nous entendons néanmoins vos réserves et tenons à vous assurer de notre plus grande vigilance lors de prochaines soumissions.
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