Le changement de ministre est intervenu au cœur de l’été. Le techno Aurélien Rousseau est venu remplacer le médecin François Braun aux manettes du ministère de la Santé et de la Prévention. Ce jeu de chaises musicales pour celui qui était auparavant directeur du cabinet d’Élisabeth Borne est-il de bon augure pour le système de soins ? Il faut espérer que celui qui a aussi dirigé l’ARS Île-de-France pendant les premières vagues du Covid aura l’oreille de la cheffe du gouvernement, notamment lors des arbitrages avec Bercy. Car le système de santé se trouve aujourd’hui en état d'urgence absolue.
Les crises en ville comme à l’hôpital prennent de l’ampleur. Alors que les déserts médicaux s’étendent et après l’échec des négociations conventionnelles en début d’année, le ministre est attendu sur le front de la médecine libérale. Entre guérilla tarifaire, menaces de déconventionnement et litiges autour du contrôle des arrêts de travail, les libéraux perdent patience. Ils scruteront l’enveloppe attribuée dans le prochain PLFSS, qui donnera le la pour la réouverture imminente des négos.
À l’hôpital, trois ans après le Ségur, les problèmes sont loin d’être résolus, alors que l’été s’est avéré à nouveau plus que tendu, ponctué de fermetures de services, de Smur à l’arrêt et de grèves des assistants de régulation médicale. Si des revalorisations ciblées ont été annoncées par la Première ministre début septembre, les blouses blanches attendent des signaux forts sur l’attractivité des métiers et des carrières.
Qu’en sera-t-il, enfin, des économies sur la prise en charge de la santé des Français ? Les doublements de la franchise médicale et de la participation forfaitaire appliquée à chaque consultation sont sur la table, ce qui promet des débats budgétaires tendus.
D'autres textes pourraient braquer la profession, comme la proposition de loi sur l’accès aux soins du député Frédéric Valletoux, qui devrait revenir au Sénat mi-octobre. Si la régulation à l’installation a pour le moment été écartée, une nouvelle offensive des parlementaires est toujours redoutée.
Le ministre Rousseau a donc fort à faire, tant pour améliorer l’accès aux soins de tous que pour garantir de meilleures conditions d’exercice et d’attractivité aux professionnels du soin.
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