Plus de huit personnes sur dix sont favorables à la vaccination en général en France, et près de 35 % y sont « très favorables ». Les chiffres publiés par Santé publique France (SPF) à l’occasion de la semaine européenne de la vaccination témoignent d’une stabilisation de l’adhésion. L’agence se félicite d’ailleurs qu’elle intervienne à des niveaux supérieurs aux années d’avant-Covid. Pourtant, de nombreuses disparités persistent.
D’abord, pour les profils des personnes enclines à la vaccination. « Une différence est toujours observée en fonction du niveau d’éducation et de la situation financière », indique SPF. Ainsi, les Français disposant de diplômes et de revenus les plus bas présentent une adhésion à la vaccination plus faible. Enfin, SPF note une tendance à la diminution chez les personnes âgées de plus de 55 ans, retrouvant des niveaux observés en 2021.
L’Académie de médecine en a fait sa grande cause 2024
Quant à la couverture vaccinale. Si elle a progressé en 2023, elle diffère suivant les populations et les infections concernées. Chez le nourrisson, l’agence se félicite de progressions importantes. Ainsi, près de 75 % des bébés nés en 2023 ont reçu au moins une dose contre le méningocoque B à huit mois, contre près de 49 % de ceux de 2022. Les vaccinations obligatoires enregistrent de bons chiffres (supérieurs à 95 %). Et, pour la première année de vaccination recommandée contre le rotavirus, SPF estime à 30,9 % le nombre d’enfants nés en 2023 ayant reçu au moins une dose à huit mois. Chez les adolescents, là aussi, SPF met en avant un meilleur bilan (+ 4,2 points contre le méningocoque C chez les 15-19 ans), sans communiquer de chiffres de la vaccination contre les infections à HPV au collège – attendus prochainement.
C’est chez les adultes que la vaccination pèche le plus. Contre le Covid-19, la dernière campagne (octobre 2023-février 2024) n’a convaincu qu’un tiers des personnes âgées de 65 ans et plus. Contre la grippe, alors que près de 56 % des personnes à risque de formes sévères étaient couvertes lors de la saison 2020-2021, elles n’étaient plus que 47,1 % la saison dernière, loin de l’objectif des 75 %. Un recul qui s’illustre aussi dans les chiffres de la Rosp de l’Assurance-maladie, où les indicateurs portant sur la vaccination antigrippale des 65 ans et plus et des sujets à risque perdent 4 et 4,7 points entre 2022 et 2023.
Cette semaine est également l’occasion pour les pouvoirs publics de rappeler que la « vaccination est un moyen de prévention précieux » – l’Académie de médecine en a fait sa grande cause 2024 – et d’alerter sur la faiblesse de certaines couvertures à l’approche des Jeux olympiques et paralympiques.
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