Le défibrillateur automatique implantable (DAI) est actuellement recommandé en prévention de la mort subite après un infarctus du myocarde (IDM) avec fraction d’éjection ventriculaire gauche (FEVG) ≤ 35 %. Mais il n’est utile qu’à une minorité de patients, tandis que des troubles du rythme ventriculaire surviennent surtout pour des FEVG supérieures. Quant à la FEVG, elle est insuffisante pour évaluer le risque de mort subite, et imparfaite pour déterminer les patients pouvant bénéficier de la pose d’un DAI après un IDM. L’ambition du projet européen PROFID est d’évaluer le risque de troubles du rythme ventriculaire pour chaque patient afin d’optimiser les implantations de DAI.
Selon l’étude présentée au congrès 2022 de l’Association européenne de rythmologie cardiaque (EHRA), l’IRM pourrait améliorer la performance du modèle prédictif, en s'appuyant sur la taille de la nécrose et de la zone intermédiaire entre la partie infarcie et le myocarde sain. Les chercheurs ont analysé les données IRM de sept centres en Europe et aux États-Unis, chez 2 104 patients ayant un antécédent de syndrome coronarien aigu, quelle que soit la FEVG, ou une cardiomyopathie ischémique avec FEVG < 50 %. Initialement, 20 % des patients avaient un DAI. Le critère de jugement principal était le recours à 12 mois à une thérapie appropriée délivrée par le DAI, ou la survenue d’un évènement rythmique ventriculaire grave ou d’une mort subite.
Les résultats préliminaires indiquent que la taille de la nécrose et de la zone frontière aurait une bonne valeur prédictive pour évaluer le risque d’arythmie ventriculaire dans le post-IDM sans DAI. « Nous continuerons à mettre à jour le modèle prédictif avec les nouvelles données de l’IRM. Il devrait être évalué dans les essais PROFID-Reduced et PROFID-Preserved. Notre objectif ultime est d'éviter l'implantation d'un DAI chez les patients à très faible risque et de protéger ceux à haut risque », concluait le Dr Nikolaos Dagres (Leipzig).