L’association des maires ruraux de France (AMRF) organise son Assemblée Générale à Lyon dans 10 jours, lors de laquelle elle votera les propositions élaborées lors des Etats GénérEux de la ruralité. Parmi les grands enjeux pour ces élus: la santé et particulièrement le repeuplement médical de leur campagne. La proposition 13 y est donc consacrée et se déclient sous diverses préconisations : « accompagner les communes dans leur aide à l’exercice de l’activité médicale, réformer les études de médecines, revoir les périmètres de compétences des professions médicales et paramédicales, créer un statut de médecin territorial et développer la télémédecine ».
Pour ces élus il y a urgence à agir dans ce domaine et s’ils ne demandent pas aussi clairement que par le passé, ou que d'autres associations d'élus locaux, la mise en place de mesures coercitives à l'installation, à terme, ils ne l’excluent pas non plus... « On n’arrive pas à trouver des solutions sur des débats et des questions qu’on se pose depuis 30 ans. On se contente de mettre des rustines. Y’en a marre ! », s’exaspère Vanik Berberian, Président des Maires Ruraux de France. Dans trois ans, dans mon canton il n’y aura plus de médecins ». Selon lui il faut mettre tous les acteurs autour de la table et trouver les solutions adéquates, « et s’il y a des blocages il faut que l’État assume ». « On peut passer d’abord par des mesures incitatives mais si ça ne fonctionne pas, il faudra changer de braquet », prévient-il. Plutôt que de forcer les nouveaux médecins à s’installer à tel ou tel endroit, Vanik Berberian évoque déjà l’idée d’empêcher les nouvelles installations dans les zones déjà suffisamment pourvues.
Pour ces maires ruraux, la solution vient aussi de la formation des futurs médecins : « ils ont une image de la ruralité qui est fausse. Ils sont formatés hôpital et ne découvrent autre chose que les six derniers mois », souligne Vanik Berberian. « Il n’y a pas de complémentarité entre les internes et les médecins en zone rurale, chacun est dans sa caste et personne ne se parle. L’interne ne sait pas forcément que dans tel village il y a une structure, une MSP, etc qui est prêt à l’accueillir » explique Guy Clua, président des maires ruraux de Lot et Garonne.
Au-delà de la découverte de l’exercice à la campagne, l’important est aussi, selon lui, de faire connaître aux futurs médecins la vie dans ces régions. « En Aveyron notamment ils ont fait un gros travail là-dessus. Ils ont fait des séminaires, avec l’université de Montpellier par exemple, où ils faisaient venir des internes pour leur montrer la qualité de vie en Aveyron. Aujourd’hui c’est un département qui est suffisamment pourvu en médecins et ou, en plus, ces jeunes-là sont devenus maîtres de stage, ce qui est essentiel ». L’AMRF après avoir voté ses 15 propositions en AG devrait les soumettre aux différents candidats à la présidentielle en espérant qu’elles ne tombent pas dans l’oreille de sourds.
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