À Saint-Gaudens (Haute-Garonne), les professionnels de santé ne restent pas les bras croisés face aux difficultés de démographie médicale. Alors, le nouveau zonage des territoires sous-dotées, arrêté fin août par l’ARS Occitanie a été un coup dur pour eux. « Le bassin de vie de Saint-Gaudens est le seul avec celui de Martres-Tolosane à ne pas être en zone sous-dotée », explique le Dr Marie-Agnès Faye Pichon, généraliste à Saint-Gaudens.
Pourtant les difficultés sont bien là. Ils étaient 32 généralistes en 2015, ils ne seront plus que 14, mi-2019. « En Occitanie, le nombre de généralistes est en baisse de 18 % alors que sur Saint-Gaudens, on est à 56 % en moins », souligne-t-elle. « Chaque jour, c’est une vingtaine de nouveaux patients qui nous appellent et que l’on est obligé de refuser », explique la généraliste qui exerce dans un gros cabinet. Avec l’ARS, les professionnels de santé du bassin de vie de 28 000 habitants ont tenté de trouver des solutions. Ils ont décidé de lancer la création d’une maison de santé multisites et ont créé en mai l’association STGOSante2020 pour porter notamment ce projet. Coprésidée par le Dr Faye Pichon, elle compte actuellement 84 adhérents.
« Cette décision nous condamne »
Lorsque les premières réunions avec l’ARS ont eu lieu concernant le zonage, en prenant les chiffres de 2017, le bassin de vie avait un indicateur APL (accessibilité potentielle localisée, élaboré pour déterminer les zones sous-denses) de 3,5. Donc bel et bien éligible pour être choisi dans les zones d’intervention prioritaire qui peuvent être désignées par l’ARS dans un vivier de territoires avec un APL situé entre 2,5 et 4. « On nous avait laissés entendre que le centre de Saint-Gaudens pourrait être en zone d’intervention prioritaire et le reste de la ville en zone d’action complémentaire », relate le Dr Faye. La première qualification ouvre le droit aux aides conventionnelles, la deuxième à des mesures d’accompagnement de l’ARS.
Finalement à la découverte du zonage fin août, ce ne sera ni l’un ni l’autre. « Cette décision nous condamne. Les jeunes vont aller s’installer dans les communes avoisinantes pour bénéficier des aides », se désole la généraliste. Sur le document reçu, pas de mention de l’APL finalement retenu. Comme justification à la décision, on oppose aux professionnels de santé que la ville dispose d’un hôpital avec un « service porte ». Les médecins ne décolèrent pas. « Nous comprenons qu’ailleurs ce ne soit pas plus gérable, mais nous essayons de nous débattre, souligne le Dr Faye. Les collectivités nous aident, nous sommes maîtres de stage et nous avons créé une maison des internes pour accueillir les étudiants. » Afin d’informer la population, première victime de la situation, STGOSante2020 a lancé une pétition qui peut être paraphée en ligne ou dans les cabinets et qui réunit pour l’instant un millier de signatures. Les professionnels de santé ont déjà eu rendez-vous avec la sous-préfète. Ils espèrent que leur rencontre avec l’ARS, lundi prochain, permettra de débloquer la situation.
Transition de genre : la Cpam du Bas-Rhin devant la justice
Plus de 3 700 décès en France liés à la chaleur en 2024, un bilan moins lourd que les deux étés précédents
Affaire Le Scouarnec : l'Ordre des médecins accusé une fois de plus de corporatisme
Procès Le Scouarnec : la Ciivise appelle à mettre fin aux « silences » qui permettent les crimes