La ministre de la santé a démarré sa semaine sous le signe du numérique. Après avoir ouvert le colloque « Big Data en santé », elle a visité la start-up de e-santé BePatient avant de présenter la stratégie nationale e-santé 2020. Marisol Touraine souhaite avancer encore plus dans l’innovation numérique en santé. Parce qu’on vit selon elle « une deuxième révolution numérique » et que si le secteur de la santé a mis plus de temps que les autres à être touché il faut aujourd’hui accompagner ces bouleversements.
La loi santé prévoit l’ouverture des données de santé, la ministre a donc rappelé dans son discours que cette ouverture est « maîtrisée » et qu’elle doit permettre de : « structurer l’action des éditeurs de logiciels en santé autour de règles opposables et de terminologies partagées ». Par ailleurs pour accélérer l’open data elle va créer au sein du ministère une fonction d’administrateur des données de santé. Cette ouverture doit aussi profiter aux patients et Marisol Touraine a redit son intention de les voir accéder plus facilement à leurs dossiers médicaux via un « blue button » à la française. Elle confie donc à la conférence nationale de santé la charge de définir les contours de ce projet dès cette année en lien avec le DMP. La ministre espère en effet que « dès 2017, tous les citoyens pourront, s’ils le souhaitent, créer en quelques clics leur dossier médical partagé". Un plan big data en santé est également programmé à l’automne.
Faire cohabiter les acteurs de l'innovation
Concernant l’innovation, Marisol Touraine a réaffirmé le principe pour les entrepreneurs de travailler aux côtés des patients, professionnels et chercheurs pour donner naissance à des innovations qui fonctionnent. Pour ce faire elle s’appuie sur la mise à disposition d’espaces dédiés aux start-up dans les bâtiments hospitaliers et le développement à l’hôpital et en ville des living labs en santé : « ces "laboratoires" reproduisant les conditions de vie réelle afin de tester des innovations ». Des appels à projet seront aussi lancés.
« Les méthodes d’évaluation des produits de santé ne sont pas adaptées aux dispositifs de e-santé » a également reconnu la ministre qui a donc chargé la HAS de s’emparer du sujet. Sur la télémédecine alors que des expérimentations ont eu lieu dans neuf territoires, elles seront élargies dans les prochains jours au télésuivi de patients souffrant du diabète, d’insuffisance respiratoire, cardiaque ou rénale.
Aider les établissements qui se tournent vers le numérique
Parce que la rigidité du système de santé ne s’accorde pas toujours très bien à la souplesse et la réactivité du numérique, Marisol Touraine veut appuyer les établissements de santé « qui simplifient les démarches administratives des patients s’agissant de l’admission, de la prise de rendez-vous en ligne ou du paiement des factures ». Une plateforme numérique sera aussi lancée pour faciliter la consultation et la participation des usagers.
Marisol Touraine a achevé la présentation de sa stratégie e-santé en insistant sur la sécurité « la condition sine qua non de la confiance et de l’acceptabilité de l’innovation ». Elle a donc ainsi annoncé un futur un plan d’action sur la sécurisation des systèmes d’information en santé.
Pour s’assurer que cette stratégie suive son cours correctement un conseil stratégique sera mis en place dès cet automne. Il réunira des représentants des professionnels du secteur, des usagers, des industriels et les institutions publiques concernées.
Transition de genre : la Cpam du Bas-Rhin devant la justice
Plus de 3 700 décès en France liés à la chaleur en 2024, un bilan moins lourd que les deux étés précédents
Affaire Le Scouarnec : l'Ordre des médecins accusé une fois de plus de corporatisme
Procès Le Scouarnec : la Ciivise appelle à mettre fin aux « silences » qui permettent les crimes