La révolution numérique en santé comporte des avantages, comme l’illustre notre dossier. Prise de rendez-vous accélérée en ligne, accès à la téléconsultation ou à une télé-expertise spécialisée, réalisation de nouveaux examens au cabinet (échographies, ECG…), comptes-rendus rapides dans le DMP… Dans quelques années, chaque patient pourra accéder à son dossier et recourir à des services et applis à partir de son espace numérique de santé.
Mais cette dématérialisation n’est pas sans risques. Preuve en a été donnée il y a quelques jours avec la divulgation sur le web des données de santé de près de 500 000 Français. Leur identité, adresse, numéro de téléphone, e-mail ou numéro de Sécu ont été publiés par un hacker sur un site spécialisé. Mais aussi – et c’est plus grave –, des informations médicales. Selon Libération, qui a mené l’enquête, ces informations ont été subtilisées à partir des fichiers d’une trentaine de laboratoires d’analyse médicale, principalement situés dans l’ouest de la France. Tous utilisaient un logiciel qui n’était pas mis à jour.
Gardienne du web, l’Agence nationale de sécurité des systèmes d’information (Anssi), a déclaré avoir identifié dès novembre 2020 l’origine de la plus importante extorsion de données de santé et averti le ministère de la Santé. Mais les intéressés, eux, n’ont découvert le pot aux roses qu’il y a quelques jours… dans la presse. Cette affaire montre en tout cas que la sécurité du web n’est pas infaillible. Et que des entreprises ont manqué à leur devoir de protection des données sensibles, que la Cnil devra identifier.
De plus en plus d’établissements de santé sont aussi la cible de cyberattaques. Les hôpitaux de Dax et de Villefranche-sur-Saône ont été victimes de « rançongiciels », des logiciels malveillants qui ont rendu inaccessibles les dossiers et entraîné des reports d’opérations. Le mal est profond. Emmanuel Macron a présenté le 18 février un plan de 1 milliard d’euros destiné à renforcer la cybersécurité. Le numérique a des avantages, mais les ronchons argueront que pour éviter la divulgation des données, rien ne vaut le DMP, le dossier médical papier !
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