« À l’image du stéthoscope autour de son cou, notre objectif est que chaque médecin ait un échographe portatif dans sa poche », déclare Olivier de Fresnoye, le patron (Chief Executive Officer) d’echOpen, start-up française spécialisée dans la fabrication de sondes d’échographie connectées et portatives. Selon lui, d’ici à quelques années, l’échographe portatif deviendra « un outil indispensable » pour le médecin. Connectée au smartphone du professionnel, la sonde permet d’obtenir en temps réel des images en plus de l'inspection classique, afin de l’aider à poser un diagnostic. Il sera également possible de stocker ou partager ces images, via des données chiffrées et protégées, grâce au cloud.
Même s’il existe d’ores et déjà plusieurs références d’échographes portatifs sur le marché, leur sonde, conçue et fabriquée en France, se veut accessible avec un prix inférieur à 1 000 euros. Il ajoute : « Nous n’avons pas cherché à miniaturiser un échographe classique, comme il en existe déjà, ou à nous adresser aux experts, mais plutôt à nous adapter aux besoins des praticiens dans le chaos de leur quotidien, où les consultations s’enchaînent avec un temps limité, pour proposer un outil adapté à la sémiologie, afin de les accompagner dans leur prise en charge et réduire le doute diagnostique ». Il rappelle un chiffre, cité également sur leur site internet : près de 50 % des diagnostics sont redressés après une échographie clinique, selon le British Medical Journal, justifiant pour lui l’intérêt de « démocratiser l’utilisation de sondes d’échographie ».
L’entreprise, co-fondée par Olivier de Fresnoye, le Dr Mehdi Benchoufi et le Dr Pierre Bourrier, échographiste à l'hôpital Saint-Louis à Paris (AP-HP) à l’origine de « l’échostéthoscopie », vient d’obtenir le marquage CE de sa sonde echOpen O1.
Un « partenariat synergique » avec l’AP-HP
L’idée de ce « stéthoscope du XXIe siècle », comme le nomme Olivier de Fresnoye, est née en 2015. Le projet echOpen prend alors forme dans l’incubateur de l’Hôtel-Dieu (AP-HP). En 2021, l’AP-HP est devenue actionnaire de l’entreprise nouvellement créée. Mais ce partenariat ne se limite pas à un aspect financier.
En effet, d’ici à quelques semaines, les premières sondes seront déployées dans différents services des établissements de l’AP-HP. En parallèle, dans le cadre du projet Echo93, lauréat de l’édition 2023 de l’appel à projet « innovation organisationnelle » de l’ARS Île-de-France, des sondes d’echOpen seront mises à disposition en unité de diagnostic rapide à l’hôpital ou en cabinet de ville, permettant la réalisation d’un premier diagnostic d’imagerie lors d’examens cliniques généralistes. « Ce projet, mené conjointement avec l’AP-HP, a pour objectif de créer un pont entre la ville et l’hôpital en Seine-Saint-Denis pour réduire le temps de diagnostic. Dans ce cadre, un bus de santé, qui propose des consultations médicales nomades dans les zones éloignées du système de soins, sera également équipé d’une sonde », développe Olivier de Fresnoye.
L’entreprise envisage une commercialisation à plus grande échelle au printemps. Elle vise en priorité les cliniciens, sensibilisés à l’échographie, mais souhaite ensuite s’ouvrir à d’autres praticiens et élargir sa clientèle aux personnels paramédicaux. « Cet outil peut également accompagner les gestes des sages-femmes mais également des infirmières, par exemple, lors de la pose d’un cathéter ou d’une sonde urinaire. » Olivier de Fresnoye précise qu’une formation en échographie est néanmoins conseillée. D’ici à un an, l’outil devrait être couplé à l’intelligence artificielle afin de proposer de nouvelles fonctionnalités.
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