C'est le rêve des compagnies aériennes très en difficulté pendant cette crise sanitaire. L'Estonie, un des pays les plus en pointe en matière de digitalisation des dossiers de santé, réfléchit avec l'OMS à développer des passeports vaccinaux numériques reconnus mondialement. Guardtime, une société estonienne qui travaille sur des certificats numériques Covid-19, travaille aussi avec l'Islande, la Hongrie et la Lituanie, ainsi qu'avec AstraZeneca. Etihad Airways, une compagnie aérienne basée à Abu Dhabi, a déjà réalisé des tests sur des applications pour vérifier les vaccinations de leurs clients.
Confiance ?
Pour autant sur ce sujet sont posées des questions autour de la confiance et la confidentialité des données, alors que la plupart des pays dans le monde ne disposent pas de dossiers de santé électroniques contenant l'information sur les vaccins. L'OMS exprime également des réserves, et ne considère pas les passeports de vaccination pour les voyages comme une garantie suffisante pour casser la transmission du virus. Selon Martin Kaevats, conseiller du gouvernement estonien qui conseille aussi l'OMS sur les questions numériques relatives à la santé, il est « impossible de créer un système d'identification numérique mondial dans les mois à venir, et un mélange de certificats papier et électroniques semble plus probable. »
À tout le moins, il faudrait développer une solution commune qui permettra de reconnaître les prestataires de soins qui délivrent les certificats numériques. Concernant l'accord OMS-Estonie, un des critères pour intégrer ce projet serait d'autoriser les gens à avoir accès à leurs données et être en mesure de demander leur suppression, tout en interdisant aux sociétés technologiques de les utiliser à d'autres fins que celles du passeport vaccinal.
Selon Ana Beduschi, professeure agrégée de droit à l'Université d'Exeter en Grande-Bretagne, « ces certificats risquent de créer une nouvelle distinction entre les gens, en fonction de leur état de santé ». Elle préconise plutôt de rendre les vaccins accessibles à tous et de prévoir des alternatives pour les personnes ne pouvant être vaccinées comme les personnes allergiques au vaccin ou les femmes enceintes.
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