Les chiffres sont édifiants, selon Michel Gagneux, directeur de l'Asip*, intervenant lors de la conférence semestrielle Syntec Numérique organisée à Paris le 29 mars dernier. Selon l'OCDE, la France ne consacre que 0,75 % de son budget en santé au numérique versus 1,5 à 2 % dépensés par la Suède, les Etats-Unis ou les Pays-Bas. Et Michel Gagneux émet deux conditions dans cette optique : « Pour pouvoir franchir un cap supplémentaire, il faut mettre en place une gouvernance associée à la stratégie numérique en santé. Il faut aussi investir massivement dans la transformation numérique du système de santé via un plan national d'investissement du numérique. »
Accompagner les acteurs à la conduite au changement
Le directeur de l'Asip expose quatre priorités contenues dans ce plan. D'abord, il y a une nécessité absolue de lancer un programme d'investissement massif pour la numérisation des hôpitaux. Ensuite il faut développer l'ensemble des services numériques apportés au patient. Enfin, il est impératif de mener une politique d'accompagnement, de conduite du changement, de formation de l'ensemble des acteurs de santé au déploiement du numérique. Seule une action systémique en ce sens permettra de faire évoluer la transition numérique. En témoigne l'exemple du lancement début 2015 d'un programme de déploiement de systèmes de messagerie sécurisée pour transmettre aux médecins de ville sous format numérique les documents de sortie de l'hospitalisation. Résultat, début 2017, 1 800 établissements sont inscrits. 700 seulement sont en état d'être raccordés techniquement à ce système de messagerie sécurisée. Et un nombre bien inférieur d'établissements a mis en usage ce système. Dernière priorité, un programme global avec des filières spécifiques permettra de lancer les outils d'aide à la décision, de traitement massif de l'information, de parcours et de coordination, et enfin d'autres outils permettant le déploiement des objets connectés.
* Agence nationale des systèmes d'information partagés
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