Trop, c’est trop pour les médecins généralistes. Dans une conférence de presse tenue ce jeudi 17 mars, le syndicat MG France a tenu a exprimé son courroux contre l’organisation de la campagne de vaccination anti-Covid. Une colère suscitée par les couacs de communication à répétition du gouvernement.
Un premier DGS-Urgent envoyé dimanche 7 mars au soir (indiquant que la réservation de vaccins AstraZeneca pour la semaine suivante était réservée aux pharmaciens uniquement) avait déjà mis le feu aux poudres chez les généralistes. Quelques jours après, le Ministre de la Santé Olivier Véran avait décidé de rectifier le tir en adressant aux généralistes une lettre d’excuses, tout en les exhortant à « ne pas faire de stock ».
Les généralistes à bout de nerfs
Mais il n’en aura pas fallu plus pour attiser une nouvelle fois l’incompréhension, la rancœur et la sidération de ceux qui depuis le 25 février vaccinent dans leur cabinet. Reprenant les mots du Dr Théo Combes dans sa lettre datée du 14 mars à l’attention du ministre, le président de MG France, le Dr Jacques Battistoni a énoncé :
« La médecine générale est régulièrement sous-estimée voire oubliée » dans la communication du ministre de la Santé « comme dans celle de la DGS, plus grave encore elle l’est » dans sa politique […] les médecins généralistes n’en peuvent plus des tentatives de contournement de leur expertise et de leur rôle dans la coordination du parcours du patient, tant dans le champ curatif que préventif. »
« C’est une patiente qui m’a appris la suspension du vaccin AstraZeneca »
Et comme une fois n’est pas coutume, un deuxième DGS-Urgent annonçant la suspension du vaccin AstraZeneca et envoyé lundi 15 mars au soir, bien après la décision prise par le chef de l’Etat au milieu d’après-midi, « beaucoup trop tard » selon MG France, est venu grossir l’exaspération des médecins. « C’est une patiente qui m’a appris la suspension du vaccin AstraZeneca dans l’après-midi alors que je devais la vacciner confie le Dr Jean-Louis Bensoussan, secrétaire général du syndicat, fustigeant la communication du gouvernement, cette annonce tardive m’a valu de jeter quatre doses de vaccin à la poubelle. »
#confpresse @MG_France Jean-Louis Bensoussan explique comment une patiente lui a appris en pleine consultation la suspension de #AstraZeneca… et les doses qu’il a dû jeter #Colère #Désorganisation #Vaccination pic.twitter.com/l9nYfi3tUg
— MG FRANCE (@MG_France) March 18, 2021
Rappelant que « plus de 80 % » des médecins participent à la campagne de vaccination « tant en cabinet » qu’en « centre de vaccination », le Dr Jacques Battistoni a souhaité faire part du sentiment d'« injustice » qui l’anime depuis « plusieurs semaines » du fait du peu de considération accordée à la profession alors que celle-ci pâtit de la pénurie générale de vaccins.
#confpresse @MG_France il faut rétablir les chiffres de la participation des médecins généralistes qui est intense, tant dans les cabinets (plus de 80 %) que dans les centres de vaccination #RéalitéTerrain demande de respect par les pouvoirs publics @olivierveran @Elysee pic.twitter.com/h8UosAL9JH
— MG FRANCE (@MG_France) March 18, 2021
Il a par ailleurs rappelé la force de frappe des médecins généralistes « capables de vacciner 5 millions de personnes par mois », à raison de « seulement cinq patients par jour. » Pour conclure, il a invité le gouvernement à changer sa politique au plus vite et à prendre en considération « les réalités du terrain. »
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