Le Dr Philippe Vermesch estime avoir enfin été écouté ! Jeudi 25 novembre, le président du Syndicat des médecins libéraux (SML) a été reçu place Beauvau pour parler sécurité des médecins libéraux. Une rencontre qu'il qualifie de « productive » alors que les agressions à l'encontre des médecins sont en progression ces dix dernières années.
« Il y a deux ans, nous avions déjà été reçus par le ministère de l'Intérieur pour aborder les problèmes d'insécurité rencontrés par les médecins libéraux. Cette fois-ci, j'ai trouvé leur écoute nettement meilleure. Je pense qu'ils ont des remontées qui commencent à les interpeller. En tout cas, nos propositions les ont fortement intéressés », confie le Dr Philippe Vermesch.
Vidéosurveillance et aggravation de la réponse pénale pour les auteurs d'agressions
Parmi ces propositions, trois d'entre elles ont particulièrement retenu l'attention du ministère, estime le syndicat dans un communiqué.
La première consisterait à « placer le médecin au même niveau que toute personne dépositaire de l’autorité publique afin d’aggraver la réponse pénale aux auteurs de faits délictueux commis à l'encontre des médecins ».
La seconde « ouvrirait aux médecins l’utilisation de la même application de géolocalisation que les hautes personnalités ». Cela permettrait aux médecins « de déclencher les secours, en cas de menace, d’une simple pression sur leur téléphone », avance le Dr Philippe Vermesh.
La dernière proposition prévoit de défiscaliser l'installation « de dispositifs de vidéosurveillance dans et aux abords des cabinets » pour inciter les médecins à y avoir recours.
Selon le Dr Philippe Vermesch, « il s'agit de propositions qui peuvent se mettre en place relativement rapidement. Elles doivent d'ailleurs être remontées à la cellule sécurité du ministère qui s'occupe d'élaborer le plan Sécurité. »
Agressions de soignants aux Antilles
Cette rencontre, entre le SML et Beauvau, intervient dans un contexte particulièrement tendu aux Antilles où plusieurs agressions à l'encontre de professionnels de santé ont été recensées. Le SML n'est d'ailleurs pas le seul syndicat à être impliqué sur le sujet.
Dans un communiqué envoyé ce lundi 29 novembre, MG France « condamne fermement toutes les agressions et toutes les menaces dont sont victimes les professionnels de santé » aux Antilles.
De son côté, la CSMF dénonce également « les violences et le manque de sécurité » dans ces départements d'Outre-mer. Le syndicat appelle « le gouvernement à mettre en œuvre tous les moyens nécessaires afin que cette crise majeure et complexe puisse être résolue dans les plus brefs délais ».
Comme annoncé début novembre par Emmanuel Macron, une loi de programmation pour la sécurité intérieure, aussi appelée « Beauvau de la Sécurité », sera présentée au premier trimestre 2022. Elle pourrait intégrer une partie sur la protection des médecins.
En 2019, 1 084 déclarations d'agressions - verbales et physiques - à l'encontre des médecins ont été recensées, comme le rapportait l’Observatoire de la sécurité des médecins du Cnom. En 2009, ce chiffre s'élevait à 512. Les généralistes demeurent d'ailleurs les praticiens les plus visés par les agressions (70%).
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