Comment caractériseriez-vous le marché des biosimilaires ?
Il me semble que nous en sommes à son balbutiement. Dans une certaine mesure, la situation me rappelle celle que j’ai connue en 1996 avec les médicaments génériques avant que ce métier ne prenne son essor en 1999 avec le droit de substitution. En d’autres termes, nous assistons à la naissance d’un nouveau métier, celui de la promotion de l’utilisation des biosimilaires. Et cette période que nous vivons est riche en opportunités. Notre responsabilité est d’accompagner son émergence, d’expliquer ce qui se passe et de former les acteurs qui en ont la charge. Nous en sommes les pionniers.
Que représentent les biosimilaires pour votre laboratoire ?
Nous nous sommes lancés dans le développement des biosimilaires en 2015, en lançant le premier biosimilaire d’anticorps monoclonal. Et maintenant avec les échéances successives des anticorps monoclonaux, un champ nouveau s’ouvre à nous.
Les débats autour des biosimilaires apparaissent très vifs. Pourquoi ?
Les débats existent avec les professionnels de santé et les autorités publiques comme ce fut le cas pour les génériques. Notamment parce l’ANSM doit définir quels sont les patients qui sont candidats aux traitements par les biosimilaires. Soit ce seront des patients naïfs, c’est-à-dire qui n’étaient pas traités par des médicaments princeps, soit ils peuvent être des malades déjà traités. Donc, à la clé, se pose la question de l’interchangeabilité, notion sur laquelle l’ANSM (Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé) doit élaborer sa doctrine. Nous sommes ici sur une question centrale.
Que doit-on penser de la situation législative actuelle ?
La loi est, dans une certaine mesure, en avance sur les comportements car elle introduit la notion de substitution. Les réticences apparaissent donc car la substitution précède ici l’adoption naturelle par les différents acteurs de ces biomédicaments. Je pense que l’ANSM va introduire une clarification et des évolutions très importantes.
Assiste-on à des compétitions entre industriels ?
Le métier du biosimilaire est à haut risque. Les chiffres d’affaires peuvent être significatifs mais en réalité les coûts de fabrication et d’information des professionnels de santé sont élevés et donc la rentabilité sera assez faible. Le marché permettra à deux ou trois acteurs d’émerger.
Quels devraient être les niveaux de prix ?
Ils se situent initialement autour de moins de 10 % pour les médicaments qui sont sur la liste en sus et 15 à 20 % sur ceux délivrés en ville.
Dans ce marché, quels sont les approches et niveaux d’activité de Biogaran ?
Notre division Biosimilaires dispose de ses propres équipes. Elle est en lancement au sein d’une entreprise qui vend plus de 250 millions de boîtes de médicaments génériques sur le marché français. Cette nouvelle activité nous rapproche des équipes hospitalières et notamment des pharmaciens hospitaliers pour lesquels nous créons des services d’information et de supply chain. Dans trois ans, nous commercialiserons trois biosimilaires.
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