378 contrats d'engagement de service public (CESP) ont été signés par des étudiants en médecine depuis 2010, a indiqué l'agence régionale de santé (ARS) Ile-de-France dans un récent point d'étape. Le document détaille le bilan des actions de la tutelle régionale depuis 18 mois sur l’accès aux soins des Franciliens. Et pose la question de la pertinence des bourses anti-déserts et des aides à l'installation.
Le CESP, dispositif créé en 2010, vise à lutter contre la désertification médicale en offrant une allocation de 1 200 euros brut par mois aux étudiants et internes de médecine (et d'odontologie) à partir de la 2e année d'étude, contre l'engagement à exercer dans une zone sous-dotée pendant une durée équivalente à la durée de versement de l'allocation (deux ans minimum). Au 31 décembre 2018, 2 305 CESP ont été signés en tout en France.
Principal enseignement du travail de l'ARS francilienne : le nombre d'installations définitives des jeunes médecins signataires d'un CESP (après avoir honoré le contrat) reste très faible. Sur les 378 CESP scellés en neuf ans, seuls 21 médecins signataires ont posé leurs valises en Ile-de-France.
Pour autant, l'ARS reste optimiste et estime que ce dispositif devrait monter en charge ces prochaines années. « Les installations de médecins et chirurgiens-dentistes ayant bénéficié d’un CESP devraient croître significativement dans les années à venir (croissance liée à la fin de la formation de bon nombre d’étudiants), contribuant ainsi à l’objectif du dispositif qui est de renforcer l’offre de soins au sein des zones sous-dotées », note-t-elle.
Au-delà des CESP, 11 contrats de praticien territorial de médecine générale (PTMG), sept de praticien territorial de médecine ambulatoire (PTMA) et un de praticien territorial médical de remplacement (PTMR) ont été signés en 2018.
La répartition des internes à la loupe
L'ARS Ile-de-France vient également de missionner le Pr Benoît Schlemmer, auteur de la réforme du 3e cycle et Isabelle Riom, première vice-présidente à l'Intersyndicale nationale des internes (ISNI) pour réaliser une cartographie de la répartition globale des internes dans cette région, travail annoncé à sa prise de fonction par le directeur de l'ARS Aurélien Rousseau.
En 2017, la subdivision Ile-de-France a vu son nombre d'internes en médecine générale diminué drastiquement. En 2016 (dernière année avant la réforme du 3e cycle), 535 internes ont opté pour la médecine générale en Ile-de-France alors que 603 postes étaient ouverts. En 2017, 364 étudiants l'ont choisi alors que 495 étaient proposés. Enfin en 2018, 423 internes ont choisi cette voie alors que 503 postes étaient à prendre. « Nous devons définir les raisons de cette répartition », explique au « Quotidien », Isabelle Riom.
« Nous souhaitons analyser l'attractivité des établissements, poursuit-elle, pourquoi certains établissements assez éloignés sont pris d'assaut par les internes et à l'inverse pourquoi certains proches de Paris sont délaissés. » Par ailleurs, la mission travaillera également sur les postes vacants jamais choisis par les jeunes. Les conclusions sont attendues pour mai 2019.
Le CCNE invite la médecine à prendre ses responsabilités face aux vulnérabilités qu’elle crée
Transition de genre : la Cpam du Bas-Rhin devant la justice
Plus de 3 700 décès en France liés à la chaleur en 2024, un bilan moins lourd que les deux étés précédents
Affaire Le Scouarnec : l'Ordre des médecins accusé une fois de plus de corporatisme