À Bourth, une généraliste file à l'anglaise

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Publié le 20/01/2018
Désert médical

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Crédit photo : VOISIN/PHANIE

« Comptez sur moi, je viendrai avec vous aux vœux ». La promesse faite par le Dr S. au maire de Bourth (Eure) Jacky Vivier s’est envolée. À quelques jours de son arrivée à la maison de santé de la commune, cette généraliste britannique, de mère française, s’est finalement rétractée, mettant Jacky Vivier dans l'embarras. Depuis, le Dr S. ne répond plus au maire, qui lui a fait part de sa surprise.

Tout avait pourtant bien commencé. La médecin devait reprendre en janvier le poste de généraliste de la maison de santé, vacant depuis mars. La praticienne avait rencontré ses futurs collègues et s’était procuré un Vidal afin de se familiariser avec les noms français des médicaments. Son installation avait été validée par l’Ordre des médecins, le maire lui offrait six mois de logement gratuit et trois d’exonération de charges pour le cabinet.

Des candidatures essentiellement venues de l’étranger

Les 5 000 patients de la maison de santé de Bourth ne passeront finalement jamais sous le stéthoscope de la généraliste, qui a décidé de rester à Londres. Le Dr S. avait été proposée à la municipalité par un cabinet de recrutement sollicité il y a quelques mois. Lequel s’était engagé à lui dénicher un médecin opérationnel pour le début d'année.

Heureusement, le contrat liant le cabinet de recrutement et la mairie court toujours. Une maigre consolation pour le maire de Bourth. Joint par « Le Généraliste », Jacky Vivier a confié ne pas savoir quand un généraliste arriverait. « Les candidats potentiels ne courent pas les rues », regrette-t-il. Vendredi, il a reçu un message du cabinet de recrutement lui proposant une rencontre avec deux candidats fin février. Les candidatures qu’il reçoit sont essentiellement celles de praticiens étrangers. « Il y a très peu de médecins français libres pour reprendre nos cabinets », estime l’édile.

« J’ai écrit à tous les élus. Ils me répondent "il faut absolument qu’on fasse quelque chose" mais leur seule solution est de poser la première pierre de maisons médicales où personne n’exerce », observe-t-il.


Source : lequotidiendumedecin.fr