En ce qu’elle nous démunit de nombreuses armes à fourbir pour lutter contre l’adversité, la dépression constitue la plus mauvaise des réponses adaptatives. Certaines espèces, comme les reptiles, face aux prédateurs, choisissent de faire le mort, condamnant ainsi la pertinence d’autres stratégies ; fuite, séduction, attaque etc.
La qualité du sommeil, la confiance en soi, la variété de l’alimentation etc. sont autant d’éléments altérés dans la dépression alors qu’ils constituent, les moyens des plus précieux pour la fin qu’est la guérison ; la sortie de l‘état déficitaire réactionnel et légitime, dans lequel les circonstances de notre existence ne manquent pas de nous faire plonger ; perte d’un proche, maladie, licenciement etc.
Alors qu’elle requerrait l’ensemble des structures de l’encéphale, la lutte contre l’adversité « qu’empreinte » la dépression, n’a recours qu’au cerveau reptilien. On arguera que ce « choix » et l’incapacité d’opter pour d’autres options, sont précisément la définition de la dépression, confondant, il me semble, l’effet et la cause.
Le repliement sur soi d’un égo altéré par les circonstances (afin d’offrir le moins de surface de contact avec la réalité) s’il est bien légitime, demeure la pire des choses pouvant concourir à la sortie de crise. Charge à nous thérapeutes, en herpétologues distingués, de faire part de cela à nos patients.
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