Les urgences de l'hôpital Bel Air (CHR de Thionville) est emblématique de la crise profonde qui agite la santé hexagonale, l'actuel ministre de la Santé François Braun en étant précédemment le patron avant sa nomination. L'ensemble du personnel soignant de ce service s'est mis en arrêt maladie le 30 décembre. Un des agents a fondu en larmes. Il a été arrêté par le médecin en poste. Puis via l'effet domino, sous pression, les autres personnels ont également craqué. « Devant l'afflux de patients, ils arrivaient au travail le matin la boule au ventre et repartaient le soir en pleurant », raconte CyrilleLouis (syndicat Sud Santé Sociaux).
En réponse, le directeur général adjoint en intérim a annoncé le 4 janvier l'embauche temporaire de 12 postes paramédicaux, soit 6 aides-soignants et 6 infirmières. Selon Cyrille Louis (syndicat Sud Santé Sociaux), « les aides-soignants serviront à faire du brancardage et du soin de nursing. Cela ne fait pas 6 postes en plus, mais une personne en renfort par poste de travail ». Quant aux infirmiers, selon le syndicaliste, il y a déjà un sous-effectif important au sein de l'établissement. « Cela ne répond pas du tout à la problématique. C'est une rustine pour calmer la grogne. »
Les médecins ne sont pas en reste. Il y a trois ans, plusieurs d'entre eux travaillant aux urgences avaient démissionné. Ils vont accompagner le mouvement de grève qui débutera le 12 janvier au matin aux urgences adultes de l'établissement de Mercy de Metz (qui font également partie du CHR) via un préavis illimité déposé par Sud Santé Sociaux. L'objectif est de réclamer la déprogrammation des interventions non urgentes afin de transférer les patients des urgences dans les lits d'hospitalisation afin de désengorger ces dernières. Les personnels demandent impérativement des lits d'hospitalisation et des personnels de façon pérenne. La grogne semble diffuser dans tout le pays. Alors que les médecins généralistes ont défilé ce jeudi 5 janvier, FO-Santé, a appelé à la grève illimitée à partir du 10 janvier.
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