Lors du débat de l'entre-deux tours organisé jeudi soir sur TF1, les deux candidats qualifiés pour le second tour de l'élection présidentielle, Emmanuel Macron (LREM) et Marine Le Pen (RN) ont été interrogés sur le devenir du système de santé français.
Le candidat à sa réélection Emmanuel Macron, a, lors de son intervention évoqué les déserts médicaux qui sévissent « dans beaucoup de nos territoires, dans les quartiers comme dans la grande ruralité ».
Développer l'interprofessionnalité
Il en a profité pour rappeler les mesures prises par son gouvernement, « dès 2018 », en faveur de la médecine. « On ne formait pas assez de médecins alors j'ai mis fin au numerus clausus », s'est-il défendu.
« Malheureusement, cela prend trop de temps » , a-t-il alors concédé. Il a ensuite mis en avant la « décision historique prise pendant la crise d'investir plus de 19 milliards d'euros dans les hôpitaux » avec notamment la revalorisation des salaires « pour tous les soignants d'au moins 183 euros par mois et jusqu'à 400 euros en fin de carrière. »
Il a alors estimé que cet effort n'était pas « suffisant ». « Je sais que la situation est très dure (...) mais je sais aussi qu'aujourd'hui ce sont les conditions de travail qui sont les plus dures. Nous devons continuer d'investir dans notre système de santé pour redresser l'hôpital ».
Le candidat à sa réélection a détaillé une partie de son programme. « Je propose une série de mesures pour mettre fin aux déserts médicaux avec une méthode totalement nouvelle à l'échelle d'un territoire. Nos personnels d'hôpitaux doivent travailler avec notre médecine de ville, avec les paramédicaux, avec les pharmaciens, les kinés, les infirmiers pour que notre offre de soins soit organisée à l'échelle d'un territoire. Ce système doit permettre d'avoir un référent santé pour nos compatriotes en particulier les plus âgés qui ont du mal à trouver un médecin. »
« Nous allons devoir continuer à investir (...), j'assume un investissement massif sur le sujet de la santé », a-t-il résumé.
10 milliards pour la revalorisation du personnel
Quant à Marine Le Pen, elle a en premier lieu critiqué le bilan de son adversaire. « Vous avez attendu la crise pour agir. Or, l'effondrement de l'hôpital, on la connaissait déjà. Vous auriez pu considérer qu'il s'agissait d'une urgence », a-t-elle fulminé.
« Les infirmières sont en sous-effectifs, les déserts médicaux datent depuis des années, plus personne n'arrive à trouver de médecins. Quant au numerus clausus, vous auriez pu le supprimer au tout début. » (Le numerus clausus a été supprimé en 2018, ndlr).
La candidate du Rassemblement national a exprimé sa volonté « d'investir 20 milliards d'euros sur 5 ans pour la santé » :
« Je souhaite investir 10 milliards pour la revalorisation des salaires du personnel, pour l'embauche du personnel d'Ehpad, cela sera financé avec de l'argent public. Par ailleurs, 10 milliards d'investissements dans l'hôpital pour le matériel seront mobilisés et financés par un fonds souverain privé ».
Elle a par ailleurs détaillé certaines orientations de son programme : « Je crois qu'il faut vraiment développer la télémédecine. Il faut mettre en place une incitation financière et fiscale pour inciter les médecins à s'installer dans des zones sous-denses » a-t-elle résumé.
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