Découvrez la nouvelle formule du magazine Décision et Stratégie Santé

Le débat sur l’avenir de l’hôpital serait-il en train d’échapper aux professionnels de la profession ? Après l’école, les médias auscultent l’hôpital public avec des fortunes diverses. Et diffusent l’image d’un grand corps malade. La télévision ne filme plus les premières médicales sur fond de symphonie du nouveau monde. Elle zoome désormais sur les failles, les carences, là où cela fait mal.  
Envoyé Spécial sous le titre accrocheur, « La loi du marché », fustige un certain type de processus d’industrialisation du soin. Au final, les victimes sont aussi bien des professionnels de santé que des patients. L’enquête, si elle est menée à charge, ne désigne pas de coupables. La faute incombe plutôt à un style de management emprunté aux recettes du privé. Faut-il pour autant y voir une espèce d’hôpital bashing, comme l’a dénoncé la Fédération hospitalière de France (FHF) ? Au ministère, on n’a pas, semble-t-il, partagé « la colère de la communauté hospitalière devant ce reportage à l’approche simpliste », dénoncé par le communiqué de la FHF…
L’angle choisi dans Le Ventre de l’hôpital, diffusé le 3 octobre prochain sur Arte est encore différent. S’inspirant du livre de Pascal Chabot, le réalisateur choisit de filmer les soignants à l’hôpital Saint-Louis. S’affrontent ici des professionnels minés par les exigences de productivité et guettés par l’épuisement. Le prestige, la compétence n’épargnent pas les équipes d’un hôpital, vitrine de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris.
Comment éteindre ces braises qui menacent l’hôpital public ? L’incendie ne menace pas encore. Pour autant, la confrontation est ici salutaire. À l’heure d’Internet et de son effet démultiplicateur, le rideau de fumée est désormais hors d’usage. D’où l’urgence à croiser les sources en amont pour éviter les crues incontrôlables en aval.
Le nouveau Décision & Stratégie Santé traduit cette effervescence. D’où l’idée de se transformer en partie en un think tank. L’ambition ici ne se réduit pas à partager les mêmes idées en ignorant les autres. Mais grâce aux outils journalistiques, l’objectif serait plutôt de contribuer à la diffusion d’approches et de points de vue divergents afin de mieux capter l’esprit du temps. C’est aussi de prendre acte de la révolution digitale. Une séquence est dévolue à la e-santé.
Le temps s’accélère. Les décideurs sont au cœur des révolutions en cours.  Faute de tout prévoir, on se contentera ici d’échanger des idées faute de pommes. Comme le disait déjà George Bernard Shaw, « lorsque l’on échange des pommes, nous aurons chacun une pomme. Mais si tu as une idée, que j’ai une idée et que l’on échange nos idées, nous aurons chacun deux idées ». C’est surtout beaucoup plus facile dans un journal…