Consultations délocalisées en zone fragile

Des spécialistes libéraux se retroussent les manches dans l’arrière-pays héraultais

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Publié le 27/05/2019
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comptoir medical

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Crédit photo : France 3

À Clermont-l’Hérault, commune de 8 700 habitants d'Occitanie, les temps d’attente pour obtenir un rendez-vous avec des spécialistes et la distance (35 km jusqu’à Montpellier) pour réaliser des examens radiologiques sont des freins importants à l'accès aux soins.

Un constat qui a poussé en 2014 huit spécialistes issus de cliniques privées montpelliéraines à se regrouper au sein du Comptoir Médical. Dans cet espace de travail partagé, mi-maison de santé sans médecin généraliste, mi-clinique sans plateau technique, ils proposent des consultations en neurochirurgie, oncologie, anesthésie, pédiatrie, rhumatologie, etc., ouvertes à tous les patients et sans dépassements d'honoraires. « Pour un médecin, c’est séduisant de délocaliser sa consultation sur le territoire, cela permet de changer d’air et d’élargir sa patientèle, » raconte le Dr Jérôme Bénis, radiologue qui a rejoint le Comptoir médical en août 2018, en plus de sa consultation à la clinique Clémentville de Montpellier. 

300 consultations par jour

Le Comptoir médical a été financé uniquement sur fonds privés : deux millions d’euros ont été investis pour construire le bâtiment de 2000 m2 à l’initiative d’une pharmacienne de la ville qui disposait du foncier et 12,5 millions d’euros pour le centre d’imagerie médicale attenant.

Au fil des années, la structure s’est étoffée. Elle rassemble aujourd’hui dans ce territoire semi-rural une trentaine de médecins de 20 spécialités – exerçant en cabinet principal ou en clinique à Montpellier pour l'essentiel – et dispose d’un centre auditif, d’un centre d’imagerie et d'un magasin de matériel médical. « Nous prenons en charge 300 patients par jour entre les consultations de spécialistes et le centre d’imagerie médicale », évalue le radiologue. Lui et un confrère ont fait acquisition de leurs propres locaux tandis que les autres spécialistes louent leurs murs à la journée ou à la demi-journée.

Pour poursuivre cette dynamique, l’équipe a fait une demande d’équipement de scanner à l’ARS Occitanie. « Nous sommes la seule équipe présente dans ce secteur et nos locaux sont prêts pour accueillir ce scan basse dose. Ceci garantirait une meilleure prise en charge des patients, auxquels nous pourrions proposer un examen complémentaire dans la journée sans aucun coût pour la collectivité », argumente le Dr Bénis.

Le centre hospitalier de Clermont-l’Hérault a également fait une demande similaire, dans le cadre d'un projet avec le CHU de Montpellier, établissement support du GHT. Une réponse de la tutelle sanitaire est attendue d’ici la fin de l’année.

De notre correspondante Béatrice Girard

Source : Le Quotidien du médecin: 9753