Les Français plébiscitent un système de santé fondé davantage sur la prévention et le font savoir dans un récent sondage. Cette étude* s’intéresse au rôle du médecin dans la prévention, qui y participe déjà à travers la rémunération sur objectifs de santé publique (Rosp, amenée à disparaître dans sa forme actuelle au profit d’un nouveau forfait médecin traitant unique). Un grand nombre de Français (67 %) se déclarent favorables à une rémunération partielle des praticiens basée sur « l’anticipation » (des actions de prévention et d’éducation à la santé). À l’inverse, 21 % craignent que le modèle altère la relation entre le patient et son médecin.
Tandis que le comité d’alerte des dépenses maladie a sonné le tocsin la semaine dernière, notamment en raison d’indemnités journalières (IJ) qui dérapent à la mi-année, les sondés estiment qu’il faut pénaliser ceux qui « abusent des arrêts maladie évitables ». Ainsi, 42 % sont favorables à une modulation des droits selon le suivi préventif, afin de responsabiliser les assurés. Cependant, 28 % estiment que la santé ne doit pas être conditionnée et 22 % se disent partagés.
Près de 47 % des Français se déclarent prêts à consulter en prévention, pour éviter un arrêt maladie, même sans remboursement. Toutefois, 29 % conditionnent leur démarche à une prise en charge financière et 18 % refusent catégoriquement de payer sans être remboursés. Faut-il pour autant rendre « obligatoire » une consultation de prévention tous les deux ans ? Un Français sur deux (48 %) s’y dit favorable, un tiers (26 %) préfère une approche incitative, quand 18 % estiment qu’elle devrait cibler uniquement les personnes à risque.
En outre, 77 % d’entre eux sont prêts à suivre un programme de santé préventive, à condition que le contenu soit de qualité (42 %) ou qu’il soit pris en charge par les complémentaires santé ou la Sécurité sociale (35 %). Au total, 23 % sont réticents, invoquant un manque de confiance dans ces services (12 %), une absence d’intérêt pour ce dispositif (7 %) ou une préférence pour une gestion autonome de leur santé (4 %).
À la question « faut-il un remboursement des mutuelles et de la Sécurité sociale à 100 % des actions de prévention et d’anticipation », près de 80 % des Français sondés répondent par l’affirmative ; près de la moitié (44 %) estime d’ailleurs que c’est pleinement leur rôle et 36 % conditionnent ce remboursement à des critères spécifiques (âge, historique médical). Pour 12 % néanmoins, il ne s’agit pas de leurs missions. Le ministre Yannick Neuder avait ouvert la voie au fait de confier la prévention aux mutuelles au début du mois.
En bonne santé pour 30 euros mensuels
Le système est malade pour les Français, qui pointent l’accès aux soins (déserts médicaux, délais d’attente) comme premier problème (39 %), puis le coût des soins et des médicaments (23 %), le manque de prévention et d’anticipation (21 %) et enfin le manque de pédagogie sur la santé (14 %).
En matière de remboursements, les personnes interrogées tracent une hiérarchie claire : les médicaments doivent être prioritairement protégés (35 %), suivis par les consultations curatives (28 %), les bilans de prévention (22 %), les soins liés à la santé mentale (10 %).
Pour rester en bonne santé, 92 % des Français se disent prêts à investir personnellement, dont la majorité (62 %) envisageant toutefois un budget mensuel inférieur à 30 euros.
Réalisée en ligne par l’agence BuzzPress en juin 2025 pour l’appli spécialisée dans la prévention Anticyp, auprès d’un échantillon représentatif de 4 301 personnes. Anticyp est cofondée par le Dr Marc Salomon, cardiologue hospitalier et entrepreneur qui a participé à la création du Figaro Santé et de Cancer infos service.
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