Suite à la parution du livre coup de gueule du président de l'Ordre Dr Patrick Bouet, qui dénonce un système « à bout de souffle », le patron de l'UFML-S Dr Jérôme Marty répond dans une tribune au JDD. Le généraliste haut-garonnais avoue partager le constat du Cnom avec la nécessité d'une réforme forte du système de santé, mais plaide pour des solutions différentes. Si le Dr Bouet défend dans son livre l'exercice multisites, l'allégement administratif des structures de groupe ou encore le décloisonnement ville-hôpital, le Dr Marty défend un nouveau mode de gouvernance. Celui-ci doit mettre « les patients et soignants au cœur du processus de décision. (...) Nous sommes arrivés au drame d’une médecine construite sans les médecins qui engendre peu à peu une France sans médecins », déplore-t-il.
« Cogestion tripartite »
Le président de l'UFML-S demande ainsi la fin de la gouvernance administrative, qui selon lui s'est « attachée aux seuls enjeux économiques, et parfois idéologiques » depuis plus de 25 ans. Le généraliste estime par ailleurs que les médecins ont été trop souvent pris pour cibles et désignés comme « la cause de ces dépenses alors même qu'ils subissaient les conséquences de ces choix économiques ». Face à l'épuisement des professionnels et l'urgence à retrouver une offre de soins dans tous les territoires, il en appelle à une « révolution sanitaire » avec une « cogestion tripartite » entre soignants, soignés et l'État.
L'implication des patients dans les prises de décisions sera aussi la clé d'une réelle démocratie sanitaire, qui d'après le généraliste, « ne doit plus être ce théâtre d'ombre ou derrière les apparences, la décision est laissée aux seuls relais de l'État ». Enfin, le patron de l'UFML-S interpelle le gouvernement : l'implication de tous les acteurs de manière horizontale « demande de l'audace et un vrai courage politique, là est certainement la plus grande difficulté », conclut-il.
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