Le 3 avril, suite à l’interview du ministre de la Santé et de la Prévention sur BFMTV, le syndicat national des médecins remplaçants des hôpitaux (SNMRH) twittait « MENSONGE de @FrcsBraun en direct sur @BFMTV (…), ce matin il a dit : « Aucun service ne va fermer ». La preuve du mensonge en image, l’UHCD de Bastia fermée. » Le ton était donné et deux jours plus tard, le même syndicat publiait sur le réseau social « la liste non exhaustive des fermetures constatées sur le terrain », laquelle recense pas moins de 25 établissements en difficulté.
Dès le premier jour d’application des nouvelles dispositions, l’Intersyndicale nationale des internes tenait quant à elle à afficher une position ferme : « Face à l’application de la loi Rist sur la régulation de l’intérim, nous mettons en garde toutes les institutions : les #internes ne serviront pas de variable d’ajustement. Ils meurent déjà à cause de leur travail, ils ne peuvent pas en faire plus ! »
Inégalités territoriales
LinkedIn a aussi permis de relayer nombre de fermetures. Le 3 avril, l’agence régionale de santé (ARS) Nouvelle-Aquitaine annonçait ainsi « la réorientation temporaire par la maternité de Sarlat de la prise en charge des accouchements vers les maternités de Bergerac, Périgueux et Brive pour les deux premières semaines d’avril ». Le lendemain, Benoît Elleboode, DG de l’ARS était sur le terrain, comme l’a fait sa collègue de Bretagne, Elise Noguéra, auprès des équipes du CH de Landerneau le 5 avril. « Partage des travaux menés dans le contexte de l’application de la loi #Rist (contrôle des tarifs de l’intérim médical) permettant de confirmer la continuité des activités, notamment la #maternité », a twitté l’institution.
Sur Facebook, c’est un message optimiste qui a été délivré par Frédéric Valletoux, député de Seine-et-Marne, ancien président de la FHF : « Le centre hospitalier du Sud Seine-et-Marne a réussi à s'organiser afin que l'encadrement plus strict - et salutaire ! - de l'intérim médical, prévu par la loi Rist, ne vienne pas perturber son activité dans aucun de ses services. »
Toujours du côté des élus, Camille Galtier, le maire de Manosque indiquait sur Twitter le 4 avril : « J'exprime (…) mon soutien à la loi Rist afin de réguler l'intérim médical. Le surcoût de l'intérim représente plus de 800K/an pour l'hôpital de la @VilledeManosque alors même que ce qui est proposé dans cette loi permet un salaire de 7500€/net mensuel. »
Parmi les voix dissidentes, celle de Louis Pozzo di Borgo, adjoint au maire de Furiani et président de la communauté d’agglomération de Bastia (CAB) qui indiquait le 4 avril : « La Loi #Rist, qui vise à réguler l’intérim médical, met visiblement en danger le bon fonctionnement des centres hospitaliers, notamment celui de #Bastia. Le manque d’anticipation des besoins pourrait avoir de lourdes conséquences sur le système de soin à notre population ». Un constat tempéré le lendemain par l’ARS Corse : « Si des difficultés ont été identifiées, la solidarité territoriale entre les établissements et avec les professions libérales a permis de trouver des solutions pour maintenir la continuité des soins. »
Poison(s) ?
Mais en termes de calculs et autres conséquences liés à la loi Rist, c’est sans doute l’avocat Guillaume Champenois du cabinet Houdart & associés qui a le mieux résumé la situation dans un post sur LinkedIn intitulé « Loi Rist : la grande ciguë ou le ricin ». Le juriste pointe « l’injonction contradictoire et paradoxale » à laquelle devront faire face les directeurs d’hôpital : « Soit ils se conforment strictement à la loi au risque de devoir fermer les services, soit ils appliquent avec souplesse la loi et ils engagent leur responsabilité sans garantie aucune que les services ne fermeront pas. » CQFD.
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