Tout nouveau, tout beau ? La vague violette a donc elle aussi déferlé sur les blouses blanches de l’Assemblée. Et la trentaine de médecins – dont 12 généralistes – qui garniront à partir de la semaine prochaine les bancs de l’Hémicycle sont donc, dans leur majorité, à la fois des têtes inconnues et des élus du parti du Président. Exit donc les Gérard Bapt, Catherine Lemorton, Pierre Morange ou Christian Paul, tous orateurs santé dont l’expertise était bien assise et les positionnements connus, pour ne pas dire parfois rebattus. C’est cruel, mais c’est ainsi. Le Macron 2017 est un vin nouveau, fruité, parfois un peu âpre, quelquefois déroutant. Sera-t-il enivrant ? C’est la question qui se pose en ce début de législature…
De ces confrères élus députés, on devrait donc attendre d’abord qu’ils nous surprennent. Avantage à la proximité : la plupart avaient encore il y a quelques semaines un stétho autour du cou. Et c’est bien ainsi. Si l’on voulait redonner la parole au terrain, comme le promettait le pôle santé du candidat Macron, il fallait que le législateur fasse une place à ceux qu’il est convenu de ranger sous l’appellation générique de « société civile ». Avec sa déclinaison santé : des « toubibs », mais des vrais, qui savent encore soigner des gens. Pour Olivier Véran, député-médecin de l’Isère qui fait un retour triomphal au Palais Bourbon et pourrait bien être président de la Commission des Affaires sociales, toute la difficulté sera donc de mettre en musique expérience et nouveauté, sans tuer dans l’œuf la spontanéité des confrères néophytes.
Pas si simple… Car, si la Ve République a inventé un système remarquable de stabilité, il laisse peu de place à l’expression des divergences, voire des différences, au Parlement. Le raz-de-marée qui a eu lieu dimanche pourrait accentuer ce défaut, si le pouvoir succombait à la tentation d’aller trop vite ou trop loin, sans trop se soucier des points de vue des acteurs concernés. Il y a pourtant une réelle opportunité à réinventer la façon de concevoir et mener la politique de santé. Le tout est de ne pas brider les initiatives des nouveaux venus, fussent-elles, pour commencer, un rien désordonnées. A l’aube de cette mandature, c’est donc le conseil qu’on a envie de donner aux élus médecins : soyez marcheurs, pas godillots !
Transition de genre : la Cpam du Bas-Rhin devant la justice
Plus de 3 700 décès en France liés à la chaleur en 2024, un bilan moins lourd que les deux étés précédents
Affaire Le Scouarnec : l'Ordre des médecins accusé une fois de plus de corporatisme
Procès Le Scouarnec : la Ciivise appelle à mettre fin aux « silences » qui permettent les crimes