Edito

À fond la réforme !

Publié le 01/02/2019
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2019 devrait être l’année de toutes les réformes. Agnès Buzyn doit présenter la loi du quinquennat Macron censée transformer le système de santé. En parallèle, les négociations conventionnelles tout juste ouvertes devraient aboutir au printemps – sauf coup de théâtre – à des accords sur les assistants médicaux et les communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS). Le gouvernement mise sur ces deux axes majeurs pour améliorer l’accès aux soins.

En même temps, comme aime à le dire le chef de l’état, l’exécutif songe à refondre en profondeur le financement des soins. Dans le rapport qu’il vient de remettre à la ministre de la Santé, le directeur de la Drees recommande d’accélérer le déploiement des forfaits et de revoir régulièrement la nomenclature, trop complexe avec plus de 8 000 actes toutes spécialités confondues, excusez du peu. Il s’agit de l’une des plus importantes réformes de la rémunération depuis l’introduction de la ROSP en 2008. Le sujet est sensible, et la profession redoute qu’avec ces nouvelles attaques contre le paiement à l’acte, l’ensemble de la médecine libérale soit mis à mal.

Réformer la santé n’est pas une sinécure, et de nombreux ministres de la Santé se sont cassé les dents en voulant par exemple revenir sur la liberté d’installation ou imposer le tiers payant généralisé. Pour autant, les contours du système de soins ont particulièrement évolué ces dernières années, comme l’illustre notre dossier (lire p. 10). La santé peut être réformée mais cela prend du temps, commentent en substance les experts du secteur.

Dans l’entretien exclusif qu’elle a accordé au Généraliste, Marisol Touraine expose la complexité du ministère de la Santé, « le plus difficile à manager ». La ministre confie à demi-mot son regret des crispations avec le corps médical à cause du tiers payant. « Des choses auraient pu et dû être faites autrement », concède-t-elle aujourd’hui. C’est vrai qu’à l’heure du grand débat national, les médecins ne demandent pas mieux que d’être davantage écoutés sur les réformes en cours, sans avoir à revêtir un gilet jaune.

Christophe Gattuso, directeur de la rédaction

Source : lequotidiendumedecin.fr