En Mayenne, l’accès aux soins est menacé. En ville, comme à l’hôpital, les alertes affluent : manque d’effectifs entraînant la fermeture des urgences de l’hôpital de Laval 18 nuits au mois d’août et attentes interminables sur des brancards ou encore arrêt à venir des accouchements au centre hospitalier de Nord-Mayenne pendant neuf jours… Tous ces constats, le député du territoire, socialiste, réélu sous la bannière du Nouveau Front populaire (NFP), Guillaume Garot, les observe et bouillonne de l’intérieur : il veut que la donne change.
Alors, fort du meilleur score aux élections législatives, sa formation de la gauche unie, le NFP, tente d’imposer sa candidate – ayant réalisé la prouesse de faire consensus parmi toutes les composantes de l’union – Lucie Castets à Matignon, laquelle fait notamment de la défense de l’hôpital public un de ses grands chantiers.
« La santé est clairement l’une de nos priorités, car elle l’est pour les Français, inquiets du manque de médecins en ville, des urgences fermées la nuit et de l’hôpital en souffrance. Elle fait partie de l’actualité de l’été et ce n’est pas nouveau : je tire le signal d’alarme depuis plusieurs années ! Il est grand temps d’agir concrètement pour nos citoyens », enjoint Guillaume Garot.
Transpartisanisme obligatoire
La haute fonctionnaire a rencontré jeudi 23 août le Président, qui consulte les différentes forces politiques afin d’aboutir à un gouvernement. Quid d’un gouvernement NFP ? Pour l’élu socialiste, « c’est au Président d’accepter le vote des Français et de laisser la coalition, arrivée en tête, de travailler, projets après projets ».
Guillaume Garot défend son travail transpartisan avec les élus du Palais Bourbon, de tous bords – de LFI aux LR, hors extrême droite, donc – qui pourrait faire, selon lui, de la santé l’un des sujets de total consensus dans l’Hémicycle. Pour lui, c’est le pacte républicain qui est en jeu, lorsqu’on aborde la question de l’accès aux soins et sa très contestée mesure de régulation à l’installation. Sur la formation, également, le député note une majorité prête à avancer pour former plus de professionnels de santé.
Son groupe transpartisan, Libertés, indépendants, outre-mer et territoires (Liot), se réunira à nouveau dès septembre, avec de nouveaux entrants. Les députés partiront de la seconde mouture du texte, qui n’avait pas pu être déposée en raison de la dissolution de l’Assemblée nationale. « De toute façon, il faudra construire des compromis : chacun devra faire un pas vers l’autre. Et cela ne pourra pas se faire sans dialogue avec les acteurs concernés », précise Guillaume Garot.
La possibilité de choisir l’ordre du jour
« Il faut donc un cap clair, tangible et durable, des moyens supplémentaires pour sauver l’hôpital public, des signes de confiance envers nos soignants, notamment en termes de rémunération et de nombre et, enfin, une stabilité des équipes », détaille-t-il. Et si les mesures d’investissement auraient nécessairement un impact budgétaire, le NFP et Guillaume Garot entendent obtenir d’autres recettes, par une plus grande contribution fiscale des plus aisés.
Et la donne a changé à l’Assemblée nationale. Si Yaël Braun-Pivet a bien été réélue à la tête du perchoir – grâce notamment aux voix de la droite – son bureau est composé à majorité de l’opposition : 12 membres du NFP, trois LR ligne Wauquiez, deux Liot et seulement cinq de l’ex-majorité présidentielle. Ce qui signifie que l’ordre du jour ne sera plus fixé par les rangs d’Emmanuel Macron… Soit exactement ce qui avait bloqué le texte de Guillaume Garot pour être examiné, le réduisant à introduire quelques dispositions dans des amendements pour la PPL Valletoux ou au PLFSS. Avec plus ou moins de succès. En attendant la nomination du Premier ministre puis du gouvernement, le meilleur ennemi des médecins se tient prêt à dégainer son texte transpartisan, peu importe s’il est dans la majorité… ou dans l’opposition.
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