Sa démission en avait surpris plus d’un, le 22 septembre. Depuis le très bref communiqué annonçant le départ de Jean-Luc Harousseau de la présidence de la Haute Autorité de Santé, le monde de la santé s’interrogeait un peu sur les raisons d’une telle décision. Y a-t-il quelque chose à comprendre derrière les « raisons personnelles » avancées par le Professeur en hématologie en guise d’explication ? Alors qu’il est à la tête de l’institution pour quelques semaines encore, le cancérologue a profité du colloque organisé jeudi 1er octobre à l’occasion des 10 ans de la HAS pour expliquer sa décision.
En pleine tourmente du Médiator, en 2011, « je suis arrivé avec des idées pour faire évoluer la HAS sur le fond et sur la forme », commence celui qui se décrit comme « un homme de challenge et non de pouvoir ». À la présidence de la HAS, il avait une double ambition, rappelle-t-il. Il souhaitait, d’une part, introduire plus de médico-économique dans l’appréciation des produits de santé. D’autre part, il espérait « remédier à l’absence de lisibilité et de réactivité » de l’institution tout comme il voulait établir « des complémentarités » avec d’autres autorités. « Je considère que tous les chantiers ont été mis en place », poursuit-il, jugeant sa présence désormais non-indispensable pour les faire prospérer.
D’éventuelles incompatibilités avec des membres du Collège ou Marisol Touraine ne justifieraient pas davantage le départ de Jean-Luc Harousseau, 15 mois avant le terme de son mandat. Récusant tout « problème relationnel » avec ses confrères du Collège, il précise qu’il ne quitte pas non plus son poste « à cause de la ministre », soulignant qu’il n’avait « pas de meilleures relations avec le ministre précédent ». Une absence de lien avec le pouvoir politique qu’il ne regrette d’ailleurs pas, « la HAS a été créée pour être indépendante des industries et des politiques », souligne-t-il. Et de conclure, « à presque 68 ans, je pense qu’il faut passer à autre chose et avoir des valeurs plus familiales ».
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