La Cour des comptes s’est déclarée jeudi en faveur d’une taxation plus importante des boissons sucrées et alcoolisées. Lors de la remise de son rapport annuel sur l’application des lois de financement de la sécurité sociale (LFSS), les magistrats de la rue Cambon ont souligné que l’équilibre financier atteint par la Sécurité sociale pour la première fois depuis 2001 demeurait fragile. Pour le pérenniser, le premier président de la Cour des comptes, Didier Migaud (photo), a insisté sur la nécessité d'agir « sur la situation dégradée de l'Assurance maladie, qui constitue l'une des principales de zones de fragilité de la protection sociale des Français ».
Un coût humain et financier
Les magistrats de l’institution ont ciblé quatre leviers majeurs qui doivent permettre d’améliorer l'efficience du système de santé français. Le premier d’entre eux n’est autre que la prévention. Le rapport souligne ainsi que les maladies cardio-neurovasculaires ont un « coût élevé », qu’il soit humain ou financier. La Cour relève que ces maladies touchaient de manière chronique 4,5 millions de Français en 2015. Et sur le plan financier, elles représentaient plus de 16 milliards d’euros pour l’Assurance maladie en 2016.
Pour enrayer la consommation des boissons alcoolisées et sucrées et réduire ce coût, la Cour des comptes recommande d'appliquer la même recette que pour le tabac, dont la hausse du tarif d’un euro prévue par la LFSS 2018 et intervenue en mars a entraîné une forte baisse de la consommation. Elle propose donc d'augmenter l'imposition sur l'alcool.
« Les pathologies cardio-neurovasculaires s’étendent alors que leurs principaux déterminants sont bien connus : le tabac, l’alcool, la mauvaise alimentation et la sédentarité, observe Didier Migaud. Cette situation n’a rien d’inéluctable puisqu’il est possible d’agir sur ces déterminants. »
Transition de genre : la Cpam du Bas-Rhin devant la justice
Plus de 3 700 décès en France liés à la chaleur en 2024, un bilan moins lourd que les deux étés précédents
Affaire Le Scouarnec : l'Ordre des médecins accusé une fois de plus de corporatisme
Procès Le Scouarnec : la Ciivise appelle à mettre fin aux « silences » qui permettent les crimes