Alors que l’épidémie de coronavirus joue les prolongations avec une troisième vague qui se montre chaque jour plus menaçante, le gouvernement a annoncé hier le déploiement dès ce week-end de 35 mégacentres, sortes de super vaccinodromes, pour « accélérer » la campagne de vaccination anti-Covid.
Mais au lendemain de ces annonces, les syndicats de médecins libéraux voient rouge alors que les livraisons de vaccins AstraZeneca peinent à arriver et que la campagne de vaccination en ville a été ralentie par la suspension du vaccin en milieu de semaine dernière.
« Après avoir couru après les masques, couru après les tests antigéniques on court après les vaccins. Cette semaine seulement 48 000 doses de vaccins sont arrivées ! Il faut qu’on active ! », s’est alarmé ce mercredi le président du SML le Dr Philippe Vermesch, lors d’une conférence de presse.
Le souvenir du fiasco de Bachelot
Selon le stomatologue, le déploiement de mégacentres n’est pas la solution pour accélérer la vaccination. À un an de l’élection présidentielle, il estime que « tout ça n’est qu’un coup de com' » :
« Je ne suis pas franchement sûr que les vaccinodromes soient la solution ! Cela a été un fiasco complet sous Roselyne Bachelot, encore une fois ce n’est que de la com' ! ", a-t-il assené rappelant par ailleurs « la force de frappe essentielle » des médecins qui seraient « capables de vacciner 500 000 patients par jours », selon le Dr Vermesch, avec près d' « un million de consultations quotidiennes. »
Le patron des généralistes de la CSMF s’est dit lui aussi « scandalisé » par les annonces gouvernementales : « On transforme la stratégie vaccinale en une stratégie de communication, déclare le Dr Luc Duquesnel. Le besoin du politique dans la crise sanitaire actuelle est de rassurer la population, de communiquer sur l’ouverture de ces méga centres sans être toutefois sûrs qu’ils correspondent à des besoins. » Selon le médecin de famille mayennais, cette nouvelle stratégie est particulièrement « méprisante » pour les généralistes, les infirmiers, et les pharmaciens « mobilisés depuis mi-janvier. »
L’UFML-S fustige de son côté la décision abitraire prise par le gouvernement « sans que les médecins soient mis au courant ». Dans son communiqué, le syndicat soulève par ailleurs plusieurs interrogations : « Les médecins traitants […] seront-ils partie prenante de ces vaccinodromes ? Les vaccinodromes seront-ils aux côtés des centres de vaccination et de la vaccination en cabinets médicaux, ou ont-ils vocation à devenir hégémoniques ? »
Plus mesuré le président de MG France le Dr Jacques Battistoni, a estimé dans un entretien au Monde, que ces vaccinodromes n’avaient pas été pensés « contre la médecine de ville » contrairement à ceux mis en place lors de la pandémie de grippe H1N1.
Faisant l’hypothèse d’une prochaine accélération des livraisons, le généraliste du Calvados a demandé dans un communiqué « un approvisionnement régulier en vaccin AstraZeneca » afin de poursuivre la vaccination ainsi que « la fourniture en cabinets de vaccins à ARN messagers » par le réseau des centres de vaccination.
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