Brève

La FHF à Agnès Buzyn : give my money back

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Publié le 21/12/2017
visuel CHU

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Crédit photo : BURGER/PHANIE

Give my money back. À la manière de Margaret Thatcher mais sans lui emprunter son arrogance, la Fédération hospitalière de France entend bien récupérer pour le compte des hôpitaux publics ce qui leur est dû. Alors que le déficit global devrait s’élever à 1 milliard 500 millions d’euros (en 2016, le déficit était contenu à 500 millions), le solde attendu toujours non versé par l’État s’élève à 512 millions d’euros. Sur les 412 millions de réserve prudentielle, 150 millions d’euros viennent seulement d’être versés. Manquent donc 262 millions auxquels s’ajoutent 250 millions encore en attente sur l’enveloppe Migac. Pourquoi ces montants ne sont pas versés alors que les hôpitaux publics et privés sont dans les clous de l’Ondam ? Parce qu’il faut bien compenser les dérives de la médecine libérale. « En 2015 et 2016, les dépassements de l’enveloppe de ville de 200 millions ont été financés par l’enveloppe hospitalière », précise Dénis Valser, conseiller de la déléguée générale de la FHF. Le respect de l’Ondam est-il le nouveau veau d’or des pouvoirs publics au détriment de la sincérité des comptes ?

Comment être en effet à l’équilibre budgétaire alors que les charges augmentent chaque année mécaniquement de 4,5 % ? Au cours de cette année, les hôpitaux ont intégré l’augmentation des salaires décidés par le précédent gouvernement avec des tarifs en berne ? Est-ce pour l’hôpital la fin d’un système ? Le constat de décès avait été dressé par Agnès Buzyn dans Libération la semaine passée (voir NL du 14 décembre 2017). Mais en attendant les nécessaires réformes de structure il y a urgence. D’autant que le train d’économies en 2018 est lancé à grande vitesse. Est exigé 1,6 milliard l’année prochaine à l’hôpital.

Que fait-on maintenant ? « Des hôpitaux seront en cessation de paiement », pronostique Denis Valser. Des suppressions d’emplois de soignants se révèlent dans ce contexte inévitables. Agnès Buzyn vient pourtant de récuser cette solution. Mais en région à chaque plan de retour à l’équilibre, les ARS exigent en contrepartie des suppressions d’effectifs. « En 2018, on nous demande de réaliser 2 % de gains de productivité. Sur un budget de 100 millions si l’activité n’augmente pas, il faudra réaliser 2,5 millions d’économies. C’est l’équivalent de 50 emplois, explique Denis Valzer. Or cette situation est celle d’un hôpital de taille moyenne ». Comment alors finir l’année 2017 ? On demande à l’accueil le mathématicien Cédric Villani pour résoudre l’équation...  

 


Source : lequotidiendumedecin.fr