La ministre reprendra contact avec les syndicats mi-janvier, pas question de mollir pour les syndicats

Publié le 29/12/2014

Qui croire, dans la petite guerre de communiqués à laquelle se livre les syndicats de médecins libéraux et le ministère de la Santé ? Depuis le début du mouvement des médecins en ville, le second affirme qu'il n'y a "aucune affluence anormale dans les services d'urgence". Au contraire, MG France affirme qu’entre 40 et 80% des généralistes fermeront leurs cabinets dans les trois jours à venir. Quant à l’UNOF, elle annonçait lundi matin que, selon les secteurs de garde, 80 à 100% des médecins généralistes étaient en grève. "L’absence d’anticipation de la mobilisation des médecins libéraux par les ARS, malgré l’annonce du mouvement faite deux mois auparavant, s’est traduite par des réquisitions faites dans l’urgence, même après le début du mouvement," rapporte le syndicat de Luc Duquesnel. Selon lui, dans tous les Centres 15 de France, "les records du nombre d’appels reçus par jour ont été pulvérisés : 2 à 3 fois plus d’appels que les maximums jusque-là enregistrés !" De son côté, Dominique Ringard, président de SOS Médecins décrit des services d'urgences localement "au bord du gouffre" et "en saturation". Ces derniers "ne peuvent pas faire face, sinon on ne serait pas réquisitionné à tour de bras", explique-t-il.

Entre les pouvoirs publics et les syndicats de libéraux, le SAMU admet être plus débordé que d’ordinaire. "On n'est pas dans une situation de crise pour l'instant, mais c'est quand même à flux tendu". Les Centres ont "anticipé" et "augmenté leurs capacités de réponse", commente François Braun. "C'est un peu difficile de jauger l'ampleur de la mobilisation des médecins, mais c'est clair que des cabinets sont fermés", poursuit le président du SAMU-Urgences de France.

Dans ce contexte, les principaux acteurs du mouvement pensent déjà à la suite. Le Syndicat des Médecins Libéraux (SML) a appellé lundi l’ensemble des médecins généralistes et spécialistes à participer aux mouvements de fermetures, les 5 et 6 janvier, "pour soutenir leurs confrères en cliniques et alerter d’une voix commune les pouvoirs publics de la mise en danger de notre médecine", explique Eric Henry, le nouveau président du SML. "Nous ferons le point le 31 au soir de l'état de la mobilisation et de la réponse du gouvernement, sourd, pour l'instant, à tout ce que l'on dit. Un mouvement ne s'arrête pas un jour J, si les réponses n'ont pas été apportées. Il peut se poursuivre sous de multiples formes", dont des "actions ponctuelles spectaculaires", explique Jean-Paul Ortiz, président de la CSMF. Les six jours de grève ne sont que "la première étape de l'expression de la colère des médecins généralistes libéraux", assure l'Unof, branche des généralistes de la CSMF. La ministre doit recevoir le 12 janvier des représentants de généralistes, mais d'ores et déjà MG-France appelle à la fermeture des cabinets le 6 janvier. Et les syndicats sont en train de discuter de la suite. "On va utiliser tous les moyens possibles, entre la fermeture des cabinets, la grève des télétransmissions de feuilles de soins à l'Assurance maladie ou une manifestation nationale à Paris", prévient le Dr Claude Leicher, président de MG-France.


Source : lequotidiendumedecin.fr