Jamais depuis son lancement en janvier 2001, le Programme national nutrition santé (PNNS), ne rejoindra autant les préoccupations des consommateurs. Reconduit ce vendredi matin par la ministre de la Santé, le 4e PNNS se déploie dans un environnement des plus favorables. 85 % des Français considèrent la qualité nutritionnelle comme faisant partie des critères dans leur choix de produits. Ils sont même 13 % à avoir recours à un outil d’évaluation (applications, logos…) pour la mesurer, soit une utilisation en augmentation de 11 points par rapport à avril 2018 selon Santé Publique France.
Premier axe de développement du PNNS : l’amélioration pour tous de l’environnement alimentaire et physique. Un objectif qui suppose de « réduire les inégalités sociales de santé » précise le ministère. De fait, 4 fois plus d’enfants d’ouvriers que d’enfants de cadres sont obèses. Cette ambition « passe notamment par le déploiement de Nutri-Score, y compris en restauration collective afin de permettre à chacun de faire un choix éclairé. » Selon les résultats de la 3e vague d’enquête de Santé publique France sur la connaissance et la perception des Français à l’égard du logo Nutri-Score, c’est un plébiscite total. La notoriété de cet étiquetage nutritionnel a fortement progressé, passant de 58 % en avril 2018 à 81 % en mai 2019. Son utilisation et sa visibilité sur les lieux d’achat sont passées de 36 % à 65 % dans le même laps de temps. Plus de 180 industriels et distributeurs utilisent Nutri-Score. Dès 2020, les acteurs de l’agroalimentaire devront agir pour réduire les teneurs en sel, en graisses et en sucre des aliments, tout en augmentant les quantités de fibres.
Sensibilisation les enfants dès la maternelle
Deuxième axe de déploiement, favoriser les bons comportements de santé. L’éducation à l’alimentation sera étendue de la maternelle au lycée, avec une mise à disposition d’outils pédagogiques. Le site manger-bouger.fr – déjà très pratique et opérationnel dans sa navigation et ses propositions - sera mis à jour avec les nouvelles recommandations nutritionnelles. La prochaine campagne grand public pour les faire connaître est prévue à partir du 22 octobre prochain pour 3 semaines.
Le troisième volet se concentre se concentre sur des préoccupations plus médicales, celles des personnes souffrant de pathologies : surpoids, dénutrition et maladies chroniques. Les médecins sont ainsi appelés à « renforcer la prescription d’activité physique adaptée ». En installant une « semaine nationale de la dénutrition » le ministère entend bien sensibiliser le grand public et les professionnels de santé à cette pathologie largement mésestimée notamment chez les sujets âgés. L’objectif est de réduire d’au moins 30 % le pourcentage de personnes âgées de plus de 80 ans dénutries vivant à domicile ou en institution.
Les associations européennes en renfort
Dans ce contexte, si près de 9 Français sur 10 se disent favorables à ce que le Nutri-score devienne obligatoire, ils ne sont pas les seuls. Plusieurs associations de consommateurs européens lancent lundi une pétition pour demander à la Commission européenne de rendre obligatoire le Nutri-Score. Aux côtés de l'association française UFC-Que Choisir française, ce sont 5 autres associations sont qui venues en renfort en faveur de cette initiative : Test-Achat (Belgique), VZBV (Allemagne), Consumentenbond (Pays-Bas), OCU (Espagne), Federajca Konsumentow (Pologne) et EKPIZO (Grèce).
« Un million de signatures sont nécessaires pour que la Commission réponde : alors, pour savoir ce que nous mangeons, protéger notre santé et inciter les industries à améliorer la composition de leurs produits, ensemble, exigeons de la Commission de rendre le Nutri-Score obligatoire », exhortent-elles.
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