Le dépistage néonatal de la drépanocytose sera systématique dès le 1er novembre

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Publié le 06/08/2024

Un arrêté publié au « Journal officiel » généralise le dépistage de la drépanocytose à la naissance à partir du 1er novembre 2024. Attendu depuis plusieurs années, ce dépistage universel permettra de détecter les cas écartés par les algorithmes de décision.

Le prélèvement sanguin en vue du dépistage de la drépanocytose doit être fait entre 48 et 72 heures après la naissance

Le prélèvement sanguin en vue du dépistage de la drépanocytose doit être fait entre 48 et 72 heures après la naissance
Crédit photo : GARO/PHANIE

Systématisé depuis 1992 en Guyane française, le dépistage de la drépanocytose pour l’ensemble des nouveau-nés atteint enfin l’Hexagone. En novembre 2022, la Haute Autorité de santé (HAS) avait émis un avis positif à la généralisation du dépistage pour cette maladie génétique la plus fréquente à la naissance en France métropolitaine, avec une prévalence à la hausse et responsable d’une forte morbidité et d’une réduction importante de la survie sans prise en charge précoce. C’est finalement chose faite : un arrêté publié au Journal officiel du 4 août 2024 ajoute cette maladie héréditaire à la liste des dépistages systématiques.

Est aussi reprécisée, dans l’arrêté, la temporalité des tests : « Les examens de biologie médicale du programme de dépistage néonatal sont réalisés sur un échantillon de sang total prélevé sur buvard 48 heures après la naissance. À défaut, le prélèvement sanguin est effectué entre 48 heures et 72 heures après la naissance et, en cas d'impossibilité, au-delà de 72 heures après la naissance ».

Jusqu’ici, le dépistage chez les nouveau-nés était ciblé : un algorithme de prise de décision identifiait les patients à risque. Mais, en 2022, la HAS a mis en avant la difficulté d’application des critères de ciblage : des données récentes montraient que des nouveau-nés éligibles étaient passés au travers des mailles du filet sur le territoire français.

Faut-il informer les parents d’un enfant hétérozygote ?

Une étude publiée dans Pediatric Blood & Cancer, menée dans les Hauts-de-France, pointe les lacunes quant à l’information aux parents dont le nourrisson est hétérozygote pour la drépanocytose. Seuls 31 % des nouveau-nés porteurs sains ont vu leur médecin traitant transmettre l’information de leur statut génétique aux parents. De fait, seuls 13,6 % des parents ont entrepris une démarche de dépistage.

L’information parentale de l’hétérozygotie de leur enfant pose un problème éthique : les porteurs sains n’ont pas de problèmes de santé liés au gène identifiés à ce jour. Mais les parents pourraient bénéficier d’un dépistage en vue d’une autre grossesse par exemple.

D’après l’étude, l’explication est multifactorielle : malgré la recommandation du Comité consultatif national d’éthique (CCNE) d’informer les parents, 35 % des médecins refusent d’endosser ce rôle, 25 % ont une connaissance limitée de la maladie et 12,5 % évoquent des considérations éthiques.


Source : lequotidiendumedecin.fr