Le rythme des infections au Covid-19 ces dernières semaines commence à montrer ses effets sur la campagne de vaccination. Celle-ci a nettement ralenti ces derniers jours. D’après le point hebdomadaire du ministère de la Santé, 2,4 millions d’injections ont été effectuées pour la semaine du 17 janvier, dont 178 000 primo-vaccinations et 2,1 millions de rappels. C’est beaucoup moins que la semaine précédente où 3,7 millions de vaccinations avaient eu lieu.
« C’est vrai qu’il y a une baisse des rappels liée au nombre d’infections, explique le ministère. Pour autant, il y a toujours un nombre important de personnes à vacciner d’ici au 15 février », rappelle-t-il. En effet, le délai pour avoir effectué sa dose de rappel et conserver son passe vaccinal passera à quatre mois. Olivier Véran a estimé lundi 24 janvier au soir que 9 millions de personnes « pourraient perdre le bénéfice du passe vaccinal au 15 février ».
216 000 enfants vaccinés
Mais au-delà de ce ralentissement conjoncturel, ce qui inquiète davantage le ministère c’est le démarrage raté de la campagne de vaccination pédiatrique. Un mois après son ouverture, seulement 216 000 enfants entre 5 et 11 ans ont reçu au moins une injection. Cela correspond à 3,8 % de la population éligible dans cette classe d’âge.
Le ministère reconnaît même que le pays est « très en retard » pour ce qui est de la vaccination des enfants avec au moins une comorbidité, pour laquelle seulement 2,8 % de la cible a reçu une injection.
Pour tenter de lancer réellement la vaccination pédiatrique, le ministère a donc annoncé la simplification de certaines règles. Ainsi l’autorisation d’un seul des deux parents sera désormais nécessaire. Par ailleurs, pour l’instant en ville, seuls les médecins étaient autorisés à commander et pratiquer les vaccinations des 5-11 ans, un décret doit paraître dans la semaine pour permettre aux pharmaciens, sages-femmes et infirmiers de commander à leur tour les doses et les injecter.
Dans les centres de vaccination pédiatrique, la liste des effecteurs va également être allongée. Chirurgiens-dentistes, étudiants du deuxième cycle des études médicales ou soins infirmiers ou sapeurs-pompiers pourront vacciner les enfants sous la responsabilité des médecins.
Au 24 janvier, les 5-11 ans peuvent se faire vacciner dans 635 centres en France et le ministère précise que 71 000 créneaux seront disponibles d’ici fin janvier, 102 000 d’ici fin février.
« Pertinente, efficace et sûre »
Mais au-delà de la logistique, le ministère de la Santé veut aussi convaincre du bien-fondé de la vaccination pédiatrique. Le Pr Alain Fischer, à la tête du Conseil d'orientation de la stratégie vaccinale, rappelle que celle-ci est « pertinente, efficace et sûre ». Il met notamment en avant le « bénéfice individuel » pour les 5-11 ans. Même si les formes graves sont rares chez les enfants, « rare ne veut pas dire que ça n'existe pas », souligne-t-il.
En s’appuyant sur des études israéliennes, il met aussi en avant le fait que même sur Omicron la vaccination reste efficace à 50 % pour limiter l’infection chez les enfants et, « diminuer, même un peu, la fréquence des infections chez les enfants, c'est diminuer un peu la transmission et c'est toujours une bonne chose (pour) protéger les plus fragiles ».
De leur côté, l'Académie nationale de médecine et celle des sciences, dans un communiqué commun, recommande également de « hâter la vaccination des enfants ». Elles recommandent notamment d'organiser des séances de vaccination à l'école et des opérations « d'aller vers » pour les enfants porteurs de comorbidités.
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