Le Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) vient de publier un article qui évalue les résultats de certaines dispositions mises en place par le Plan national AVC 2010-2014. Un des principaux objectifs de ce Plan était d’améliorer la prise en charge aiguë des patients ayant une ischémie cérébrale (AIC). Un groupe d’experts coordonné par la Haute Autorité de Santé a travaillé sur des indicateurs permettant au final de disposer de différents critères d’évaluation.
L’analyse de 87 365 dossiers de patients AIC, a permis de constater des améliorations dans pratiquement tous les domaines… sauf le premier : le temps pour arriver à l’hôpital. En effet, le délai médian entre la survenue des symptômes et l’arrivée à l’hôpital est resté stable entre 2011 et 2016 (3h03 vs 3h07). Le pourcentage des patients arrivant à l’hôpital dans un délai compatible avec la réalisation d’une thrombolyse (moins de 4 heures) est lui aussi resté stable (57,5% en 2016).
Des délais plus courts
En revanche, une fois le patient hospitalisé, sa prise en charge s’avère désormais plus efficace. Le délai médian entre l’arrivée à l’hôpital et la réalisation de l’imagerie est plus court, passant de 1 h 54 en 2011, à 1 h 42 en 2016. « Et la proportion de patients pour lesquels le délai est inférieur à 60 mn a significativement augmenté », indique les auteurs de l’article.
Autre point positif : en 2011, 63,3% des patients étaient pris en charge dans un établissement possédant une Unité neuro-vasculaire (UNV), contre 72,6% en 2016.
4 fois mieux qu’aux États-Unis
Au final, le nombre de thrombolyses a augmenté : leur taux est passé de 8,6% des patients en 2011, à 14,3% en 2016. « C’est un résultat assez remarquable, sachant que l’on peut considérer qu’environ 20% des patients sont « thrombolysables » (c’est-à-dire sans contre-indication à la thrombolyse, comme un patient sous anti-coagulant, trop âgé… ou quand le moment du début de l’AVC est inconnu) » note Alexis Schnitzler, PH en médecine physique et réadaptation à l’hôpital Raymond Poincaré à Garches, et chef de projet à la HAS. Et de surenchérir : « Ce taux est 4 fois supérieur à celui enregistré aux États-Unis ».
Ces bons résultats sont le fruit de l’amélioration des pratiques pour la prise en charge hospitalière des AVC, avec dans le même temps un nombre d’UNS qui a doublé en quelques années, pour arriver aujourd’hui à 140 Unités de ce type sur notre territoire. Et désormais, 90% de la population se trouve à 1 heure ou moins d’une UNV. Les progrès ont donc été importants et rapides, « puisqu’en 2009, un rapport indiquait que seuls 1% des patients bénéficiaient d’une thrombolyse ».
Comment faire mieux ?
Comment pourrait-on améliorer encore ces résultats ? « Il est important d’agir sur le délai entre la survenue des symptômes et l’arrivée à l’hôpital. Il y a eu une campagne de communication au début du Plan AVC vers le grand public expliquant les démarches à suivre en cas de symptômes suspects », rappelle Alexis Schnitzler. Aussi d’autres campagnes d’informations sur ce thème seraient nécessaires, car l’efficacité dans ce domaine passe par la répétition des messages d’information.
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