Trop c'est trop. Alors que la semaine dernière, plus de 1 000 généralistes ont été contactés par la Cnam pour leur proposer une procédure de mise sous objectif (MSO) en raison de prescriptions d'arrêts de travail « anormalement élevés », la CSMF dénonce, dans un communiqué de presse, la mise « sous tutelle » des omnipraticiens.
C’est en tout cas, pour l'organisation syndicale, « le message reçu par les médecins de famille, seules cibles de ces mesures et accusés de dévier par rapport à la norme ».
Dans son communiqué envoyé ce mercredi, la CSMF dénonce aussi « la suppression des droits de la défense » et condamne « le harcèlement et la maltraitance des médecins de famille considérés comme des fraudeurs ».
Cinq propositions « responsables »
Soucieuse toutefois de l’effort budgétaire à mener, la CMSF émet cinq propositions pour faire des économies à ce niveau.
Elle préconise en premier lieu de lutter contre la fraude sous toutes ses formes « en particulier contre les arrêts de travail falsifiés » et de retirer, à toutes les plateformes de téléconsultation, la possibilité de prescrire un arrêt de travail.
Permettre « des arrêts de travail courts et non indemnisés en autodéclaration » figure aussi parmi les propositions de l'organisation syndicale tout comme le fait de « responsabiliser les entreprises dont le nombre d'arrêts de travail est hors norme en référence à un même secteur d’activité ».
Enfin, l'organisation syndicale appelle les pouvoirs publics à arrêter immédiatement le « délit statistique » et les invite à respecter « les droits des médecins libéraux ».
« La CSMF se tient à la disposition du gouvernement et des partenaires sociaux pour entamer des discussions autour de ces cinq mesures responsables. Les médecins ne peuvent pas être tenus responsables de l’augmentation de ces arrêts de travail. À ce phénomène sociétal multifactoriel, la solution du délit statistique voulue par Bercy est à la fois simpliste, injuste et inefficace », résume ainsi le syndicat du Dr Franck Devulder.
Augmentation des AT : le SML veut en connaître les causes
Un peu plus tard dans la journée le SML a, de son côté, invité Santé publique France à « prendre ses responsabilités et enquêter sur les pathologies ayant entraîné une augmentation des arrêts maladies ».
« Avant de « tirer sur les médecins », la caisse pourrait peut-être se rapprocher de statisticiens en santé ? ! », interroge le syndicat dans un communiqué.
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