« Le docteur ne prend plus de nouveau patient » Cette expression familière, beaucoup l’ont entendue et pas seulement en Comté ! Elle provoque souvent, par sa brutalité, une froide colère et des propos rageurs et vindicatifs contre les médecins et ceux qui nous gouvernent. Leur impéritie est rendue responsable de nos errements assoiffés de soin dans les déserts médicaux.
Quelle injustice ! Car contrairement à une idée reçue : ce n’est pas l’incompétence, ni la fatalité, ni le réchauffement climatique qui sont en cause dans cette désertification. Non ! Pour en arriver là, tout a été construit avec minutie, grosse fatigue et persévérance.
Dans le rapport au Premier ministre de la commission présidée par Alain Minc en novembre 1994 et intitulé sobrement « La France de l’An 2000 », on peut lire cette préconisation (page 130, ligne 14) : [il faut mettre en œuvre une] « politique de réduction drastique de la population des médecins actifs ».
Drastique, du grec drastikos, signifie « rigoureux à l’excès, dans des proportions radicales qui excluent la demi-mesure. Exemple : une purge drastique ». Traitement ultime et désespéré d’engorgements localisés aux conséquences dont je vous laisse imaginer l’ampleur.
Ainsi fut fait. Et ce fut une réussite ! Il est affligeant de constater qu’une mission de nos politiques si parfaitement aboutie soit critiquée ici ou là, et même partout, alors que tant d’autres projets échoués ne soulèvent que de rares sourcils.
Peut-être au fond est-ce le désagrément qui en résulte aujourd’hui pour les malades abandonnés qui suscite tant de méchanceté.
Vous aussi, vous voulez réagir à l’actualité médicale ? Adressez-nous vos courriers accompagnés de vos nom, prénom et lieu d’exercice à redaction@legeneraliste.fr
Vaccination, soutien aux soignants, IVG : le pape François et la santé, un engagement parfois polémique
« Je fais mon travail de médecin » : en grève de la faim, le Dr Pascal André veut alerter sur la situation à Gaza
Après deux burn-out, une chirurgienne décide de retourner la situation
La méthode de la Mutualité pour stopper 2,4 milliards d’euros de fraude sociale