Les patients d’âges mûrs qui consultent la plupart du temps le même médecin généraliste se retrouvent moins souvent admis à l’hôpital. C’est ce que révèle une étude britannique publiée dans le BMJ.
Le NHS britannique, comme pour la majorité des systèmes de santé fait face à une hausse des hospitalisations non planifiées. Une équipe de chercheurs de la Health Foundation (une association à but non lucratif basé à Londres) s’est donc penchée sur la question du lien entre cette augmentation et la baisse de la continuité des soins en médecine générale. Elle a analysé les données disponibles de près de 230 000 patients âgés entre 62 et 82 ans qui ont consulté au moins deux fois un médecin généraliste entre avril 2011 et mars 2013. Les scientifiques se sont limités aux seniors car cette population représente à la fois une part importante des hospitalisations non programmées et une proportion importante des consultations chez le médecin généraliste. Ils se sont également restreints aux admissions à l’hôpital potentiellement évitables, ils citent notamment des exacerbations d’asthme, une grippe ou des pneumonies.
Afin d’évaluer la continuité des soins pour chaque patient, les chercheurs ont calculé la proportion des consultations effectuées par le médecin qu’il contacte le plus souvent (son médecin habituel). Par exemple, si un patient passe 10 visites médicales en un an et que 6 d’entre elle se font chez le même praticien alors son score est de 0,6. Ensuite, pour faciliter leur travail, les chercheurs ont divisé les participants en 3 groupes, selon qu’ils avaient une constance de soins faible, moyenne ou élevée.
Plus on consulte de généralistes différents, plus on a de risque d’être admis à l’hôpital
Les résultats sont remarquables : on constate une réduction de 9 % des admissions à l’hôpital pour le groupe qui est moyennement suivi comparé à celui à faible niveau de continuité des soins. Cette diminution atteint même 12 % chez les patients qui sont constamment suivis par rapport à ceux qui le sont moyennement.
De même, le nombre de consultations ne veut pas dire continuité des soins. L’étude a en effet démontré que plus les personnes consultent souvent moins ils ont un médecin attitré. Ainsi cette association entre séjour à l’hôpital et constance des soins s’est avérée d’autant plus forte pour les personnes qui consultent le plus (plus de 18 visites pendant la période analysée).Puisque ceux-ci sont moins souvent suivis par le même médecin, ils se retrouveraient plus facilement admis à l’hôpital.
Enfin, ces travaux suggèrent que la constance des soins serait moindre dans les cabinets de grande taille. Par exemple, dans des cabinets où pratiquent 1 à 3 médecins à plein temps, 49,7 % des patients sont suivis en continus contre 30,7 % dans les cabinets où 7 médecins voire plus, exercent.
Dans un éditorial, des chercheurs de l’université de Bristol suggèrent que de recourir au même médecin aide à instaurer « le sens des responsabilités réciproques entre les patients et les médecins généralistes » tandis qu'un système de soins primaires qui est de plus en plus fragmenté « fournit un cadre favorable aux patients de recourir aux services d'urgence ».
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