La généralisation du dossier médical partagé (DMP) a pris du retard, avant même la crise du Covid-19, poussant l'Assurance maladie a revoir ses objectifs à la baisse de près d'un tiers pour 2020.
Relancé fin 2018, après 15 années d'échecs en série, le DMP devait connaître un déploiement massif, avec une cible fixée à 40 millions de dossiers ouverts en cinq ans.
Mais le compte n'y est pas : fin 2019, la Caisse nationale d'assurance maladie (Cnam) en dénombrait 8,5 millions, au lieu des 10 millions prévus. Le Covid a donné « un coup de frein » au projet, reconnaît la Cnam dans un document consulté par l'AFP, en raison notamment de la fermeture pendant le confinement des caisses de Sécu et des pharmacies, « sources clés de création de DMP ».
Conséquence : une « révision de l'objectif » a été décidée pour 2020, avec un cumul de 14 millions de DMP attendus en fin d'année, au lieu de 20 millions, d'après un « point d'avancement » présenté le 27 mai par sa « commission des systèmes d'information et de la transition numérique ».
Objectif de 30 % de dossiers alimentés par les soignants !
Un retard censée être rattrapé à terme grâce à la « création automatique » de DMP, inscrite dans la loi Buzyn de juillet 2019. Prévue à partir de juillet 2021, cette mesure pourrait être repoussée à janvier 2022, dans le cadre du projet de loi sur l'action publique en cours d'examen au Parlement.
L'Assurance maladie affirme, elle, que « l'effort se concentre désormais sur le développement de l'alimentation du DMP et de son usage ».
Selon le document issu de ses services, un nouvel objectif a été ajouté : atteindre 30 % de dossiers alimentés par les établissements (hôpitaux, Ehpad...) et les soignants libéraux (médecins, infirmiers...), contre 14 % fin 2019.
Avec AFP
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