Le syndicat des médecins libéraux (SML) dégaine à son tour son programme pour l'élection présidentielle.
Déjà associé à celui des Libéraux de santé dont il est membre, le SML propose une version personnelle « d’inspiration libérale » avec pour fil rouge les déserts médicaux.
« Le bilan du quinquennat est loin d’être positif pour nous avec une complexification de l’organisation sanitaire dans les territoires. Les politiques ont été « structures » centrées, c’est le totem du gouvernement. Or cela ne fonctionne pas, 85 % des médecins libéraux ne travaillent pas en structure », appuie le Dr Philippe Vermesch, président du SML.
L’axe prioritaire du syndicat est celui de l’accès aux soins. Et il considère que c’est le secteur libéral le plus à même d’y répondre. « La médecine pratiquée dans les centres de santé est moins efficiente, voit moins de monde », tacle le stomatologue.
L’objectif est donc de relancer la médecine libérale qui « traverse une grave crise », et cela commence dès les études de médecine.
« Il faut susciter des vocations libérales et promouvoir son exercice », considère le Dr Vermesch. Cela passe notamment par un stage par an en libéral dès la 3e année et six mois une fois par an à partir de l’internat. Le syndicat veut aussi mettre en place un compagnonnage avec des médecins libéraux au cours des études.
Du secteur 2 dans les déserts
Pour encourager des installations en libéral, le SML propose de mettre en place un contrat de solidarité de succession active pour permettre un an de transition entre le médecin sortant, en retraite active, et le jeune médecin qui prend sa suite. La création d’un statut de médecin successeur peut aussi permettre au médecin nouvellement installé de se faire remplacer par celui dont il a pris la suite, en cas de congés maternité par exemple.
Pour encourager les installations, le syndicat suggère aussi la création de contrats d’installation où, en « échange » des trois ans dans les zones sous-denses, les nouveaux installés peuvent ensuite exercer en secteur 2.
Un assistant pour tous
Au-delà, des mesures visant à susciter des installations, le syndicat, pour libérer du temps médical, demande que chaque médecin ait un assistant médical à temps plein.
La suppression de la cotisation Carmf pour les retraités actifs, la création d’un statut de médecin remplacé, l’assouplissement du cadre réglementaire pour la télémédecine en zone sous-dense ou la défiscalisation pour les médecins dans les territoires en difficulté, font aussi partie du programme du SML.
Le syndicat défend aussi depuis longtemps l’idée du « médecin volant », pour permettre à des médecins de venir exercer quelques jours par an dans une zone fragilisée avec des incitations financières et fiscales et une prise en charge des frais d’exercice et de déplacement.
L’organisation souhaite aussi que le zonage soit revu et que les URPS participe à son élaboration. « Il faut également multiplier les modèles entrepreneuriaux éligibles aux aides qui sont aujourd’hui ciblées essentiellement sur les MSP et les CPTS », appuie le Dr Vermesch. Côté développement du travail en interprofessionnalité, le syndicat est d’ailleurs un grand défenseur du développement des Escap (équipe de soins coordonnée autour du patient).
C à 45 euros et activité non conventionnelle
Pour les soins non programmés, comme la plupart des organisations syndicales, le SML demande que le samedi rentre dans la permanence des soins ambulatoires. Il suggère aussi une généralisation de la régulation de ville qui passerait par le 116-117, et une majoration des consultations prises en charge par les médecins sur demande du régulateur.
De manière générale, pour le syndicat, c’est toute l’attractivité de la médecine libérale qu’il faut retravailler. En ce sens, il propose notamment une revalorisation de l’acte à 45 euros, mais aussi un secteur unique national pour l’ensemble des médecins libéraux avec des espaces de liberté tarifaire. Côté rémunération, il faut aussi pour le syndicat ouvrir la voie à une activité non conventionnelle qui serait solvabilisée par les complémentaires. Le SML appelle aussi à supprimer les ROSP des différentes spécialités et à les remplacer par une ROSP prévention unique pour tous les médecins, « avec une dizaine d’indicateurs seulement », précise le Dr Vermesch. Le président du SML évoque aussi l’idée de « construire une progression de la valeur de l’acte selon l’expérience du médecin ». Une manière de valoriser les médecins au cours de leur carrière.
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