Le gouvernement a-t-il tiré tous les enseignements issus de la première vague du Sars-Cov2 en matière de soins critiques ? Pas vraiment, selon le rapport de la Cour des comptes rédigé à la suite d'une commande de la commission des affaires sociales du Sénat. Entre juillet et octobre 2020, aucune décision structurelle n'a alors été prise pour corriger les manques observés au plus fort de la crise. Le Ségur de la Santé n'a pas davantage envisagé de volets spécifiques pour la spécialité. Simplement au cours de la seconde et troisième vague, les autorités ont eu recours aux outils régionaux de planification et de déprogrammation. La coopération public-privé s'est même essoufflée au fil des mois.
Turnover très élevé
Ces difficultés se sont greffées à une situation pré-crise critique. L'activité s'était fortement accrue entre 2014 et 2019 avec une progression annuelle de 8,2 % à comparer avec la hausse de 1,6 % pour l'hospitalisation conventionnelle. Dans le même temps le turnover dans ces services est très élevé avec un départ annuel de personnels infirmier de 24 %. Le turnover est de 13 % dans les services de médecine ou de chirurgie. Or, chaque nouveau recrutement exige une formation spécifique pendant plusieurs mois. D'où les fortes tensions observées dans les services de réanimation lorsque les démissions se succèdent rapidement.
Infirmier en soins critiques
D'où la recommandation du rapport de reconnaître la spécificité du travail d'infirmier en soins critiques. Ce qui repose sur des revalorisations salariales et un renforcement de la formation. Enfin, déjà mentionnée dans un précédent rapport (voir Décision & Stratégie Santé n° 325 pages VIII et IX) la tarification d'un séjour en service de réanimation doit au minimum être neutre pour un établissement hospitalier. Actuellement chaque lit creuse le déficit de l'hôpital à hauteur de 115 000 euros annuels. Serait-il temps d'abandonner l'approche comptable, s'interroge le sénateur Alain Milon mais par quoi la remplacer? Jocker, ont répondu les représentants de la Cour des comptes ....
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