Mais où est donc passé le « trou » de la Sécu ? Envolé à en croire Marisol Touraine et son homologue du Budget qui se prévalent d’un bilan et de prévisions flatteuses. Et, de fait, en cinq ans, l’équipe Hollande devrait faire fondre le déficit annuel du régime général de la Sécu. - 17,5 milliards d’euros en 2012, peut-être 0 l’an prochain… Le résultat est impressionnant. Et la situation paraît meilleure même qu’au début des années 2000, au temps béni où l’on bénéficiait d’une croissance robuste, génératrice de recettes supplémentaires pour les comptes sociaux…
Performance d’autant plus remarquable que cette fois, point de relance pour expliquer l’embellie. Certes, Bercy attribue à une décrue du chômage (un peu) plus importante que prévu ces derniers mois la progression des cotisations. Mais ce n’est pas suffisant pour viser l’équilibre. « Le miracle n’existe pas », lâche d’ailleurs la ministre des Affaires Sociales pour bien montrer que c’est le volontarisme qui a payé. Et, c’est vrai, ce rétablissement est le fruit d’une politique de rigueur tous azimuts. Marisol Touraine est payée pour le savoir, puisque c’est elle qui est l’auteur de la dernière réforme des retraites allongeant la durée de cotisation ; c’est encore elle qui a inventé la modulation des allocations familiales ; et elle, toujours, qui a fait tomber l’Ondam sous les 2 %.
Sur ces trois chantiers, la ministre, droite dans ses bottes, se défend d’ailleurs de toute entorse au credo social-démocrate : on a distribué des points pénibilité pour les pensions des travailleurs les plus exposés, on a préservé les allocs’ des ménages les moins fortunés, on n’a pas organisé de vagues massives de déremboursements… Cette grande sollicitude oublie néanmoins les soignants et la crise générée, année après année, chez les acteurs de santé. Après les médecins libéraux, ce sont désormais les PH qui s’impatientent… Comme si tout ce monde en avait assez d’être sacrifié sur l’autel de la conjoncture. Faute de réforme du financement du système de santé, à même de donner de l’oxygène au secteur, ce n’est sans doute pas fini. Car, avec les règles du jeu actuelles, on aura beau serrer sur les dépenses de santé, elles augmenteront toujours plus vite que les recettes. Et ce n’est pas demain que cela changera. Un rapide coup d’œil dans le rétroviseur suffit pour s’en persuader : si l’on retient la dette accumulée ces dernières années, le trou est, en réalité, cinq fois plus profond qu’au moment du plan Juppé ! Mais ça, le gouvernement se garde bien de le rappeler…
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