Modernisation du centre hospitalier de Mamoudzou, création d’un deuxième hôpital à Combani, formation de soignants sur place, attractivité des postes hospitaliers ou encore simplification pour l’offre de ville. À l’occasion d’un déplacement à Mayotte, le 8 décembre, la Première ministre, a annoncé une série de mesures afin d'« investir pour l’avenir de ce territoire », indique Matignon.
Alors que l’archipel connaît une grave crise de l’eau et que les autorités mènent depuis avril dernier une vaste opération policière de destruction de l’habitat « indigne » et de lutte contre l’immigration illégale (opération Wambushu), Élisabeth Borne est venue accompagnée des ministres de la Santé, Aurélien Rousseau, et des Outre-Mer, Philippe Vigier, pour parler eau, logement, sécurité, mais aussi santé.
Une opération « d’ampleur » pour l'hôpital
À Mayotte, le seul hôpital, à Mamoudzou, concentre 70 % de l’offre de soins. Pour sa modernisation, que Matignon qualifie d’opération « d’ampleur », le gouvernement met sur la table 242 millions d’euros. Les travaux, découpés en 13 opérations, démarreront en 2024 et concerneront les services d’urgences, de maternité et de psychiatrie. Le lancement de la construction d’un deuxième hôpital à Combani est confirmé. Un directeur de projet sera nommé prochainement pour piloter les travaux aux côtés de l’agence régionale de santé (ARS).
La Première ministre a aussi annoncé des investissements pour consolider l’offre de formation sur place. Mayotte accueillera un deuxième institut de formation en soins infirmiers (IFSI) près du CH de Mamoudzou. Il sera piloté par la Croix-Rouge. Dès la rentrée 2024, l’établissement devrait accueillir 16 élèves, avant d’atteindre une soixantaine d’étudiants en 2025. L’ouverture d’une école pour les infirmiers de bloc opératoire (Ibode) et les infirmiers anesthésistes (Iade) est également prévue. Et l’ARS travaille à la création de centres de formation pour les sages-femmes et les infirmières en pratique avancée (IPA).
Attirer des médecins
Alors que le système de santé est en tension, des mesures viendront renforcer l’attractivité des postes hospitaliers. Une prime sera versée à l’ensemble des personnels du centre hospitalier. Ils percevront 1 800 euros par an (contre 1 200 actuellement). Pour les médecins, l’indemnité particulière d’exercice sera augmentée de 50 % pour les praticiens en poste et les nouvelles recrues. Pour un médecin en début de carrière, l’indemnité atteindra « 22 000 euros », indique Matignon. Le déroulement de carrière des praticiens sera aussi « plus rapide ». Pour les soins de ville, des mesures de simplification devraient faciliter l'amplification de l’offre de soins.
Le gouvernement va par ailleurs soutenir le département avec une aide financière pour la protection maternelle et infantile (PMI), l’aide sociale à l’enfance (ASE) et les transports scolaires : 50 millions d’euros débloqués en 2023 et 100 millions en 2024.
Matignon compte aussi poursuivre les distributions d’eau « aussi longtemps que nécessaire » et prolonger la prise en charge des factures d’eau de la population par l’État. À l’avenir, l’ambition est d’augmenter la production locale d’eau potable via des capacités de captage et de forage, mais aussi la construction d’une deuxième usine de dessalement, indiquent les services de la Première ministre.
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