Quinze jours après le passage du cyclone Chino, médecins et infirmiers libéraux de l’île appellent les pouvoirs publics à agir urgemment pour le maintien de l’accès aux soins. Lundi 30 décembre, François Bayrou, sur place, a annoncé dans le cadre d’un plan global une série de mesures sanitaires pour remettre Mayotte « debout ». Dans ce plan dévoilé sans financement et à peine orchestré dans le temps, le Premier ministre promet notamment de « sécuriser » trois mois de trésorerie des 300 professionnels de santé libéraux mahorais et de lancer « sous trois mois un plan d’attractivité et de fidélisation, axé notamment sur les médecins, les sages-femmes et toutes les professions en tension dans le domaine médical (infirmiers, manipulateurs radio…) ».
Or les libéraux mahorais attendent plus du gouvernement. Beaucoup plus.
Les deux unions régionales de médecins et infirmiers libéraux de l’océan Indien-Réunion-Mayotte jugent, dans une lettre adressée le même jour au Palois ainsi qu’aux ministres Manuel Valls (Outre-mer) et Yannick Neuder (Santé), que « les professionnels de santé libéraux, en première ligne, sont laissés pour compte ».
Les soignants mahorais estiment que la cellule de coordination mise en place par l’ARS « témoigne d’une gestion institutionnelle profondément inefficace » car trop focalisée sur les acteurs métropolitains. « Cette cellule, insistent-ils, composée de la sécurité civile, Médecins du Monde et la réserve sanitaire, exclut de manière incompréhensible les acteurs locaux les plus expérimentés » – en l’occurrence les libéraux.
Décision désarmante de l’ARS
Médecins et infirmiers de ville ne comprennent pas davantage une décision de l’ARS Réunion qui les renvoie selon eux dans les cordes. Leurs deux unions régionales ont « sollicité des aides en matériel auprès des confrères réunionnais et nationaux, dans l’espoir d’envoyer des colis aux professionnels libéraux de Mayotte ne pouvant plus s’approvisionner », expliquent les libéraux aux ministres. « À notre grand désarroi, poursuivent-ils, l’ARS de La Réunion nous a demandé de nous charger nous-mêmes de cette logistique, ce qui n’est pas de notre compétence. »
Face à cette « inertie » et « ce manque de réactivité institutionnelle [qui] ne sont plus acceptables », médecins et infirmiers ont adressé la liste de leurs besoins au gouvernement et réclamé « un dialogue immédiat » ainsi que des « mesures concrètes pour remédier à cette situation alarmante ».
Transition de genre : la Cpam du Bas-Rhin devant la justice
Plus de 3 700 décès en France liés à la chaleur en 2024, un bilan moins lourd que les deux étés précédents
Affaire Le Scouarnec : l'Ordre des médecins accusé une fois de plus de corporatisme
Procès Le Scouarnec : la Ciivise appelle à mettre fin aux « silences » qui permettent les crimes