Pour lutter contre la flambée de méningites, le Bexsero, le vaccin du laboratoire GSK contre les méningocoques B, est désormais remboursable pour les adolescents et jeunes adultes (15-24 ans) qui souhaiteraient en bénéficier, selon un arrêté publié ce 4 avril au Journal officiel.
Le remboursement du Bexsero élargi à cette catégorie d'âge intervient dans le sillage d'un avis, mi-mars, de la Haute Autorité de santé, dont le ministre chargé de la Santé et de l'Accès aux soins Yannick Neuder avait promis de mettre rapidement en œuvre les principales recommandations.
Les nouvelles préconisations de l'autorité indépendante visaient surtout à amplifier des règles introduites en janvier pour contrer l'essor de souches de méningocoques jusqu'alors marginales (A, Y, W, C). Pour la souche B, qui reste dominante, la HAS avait souhaité, entre autres, que le vaccin soit remboursé à tous les 15-24 ans souhaitant le recevoir, même si elle n'était pas allée jusqu'à une recommandation en bonne et due forme dans cette tranche d'âge.
« C'est une avancée majeure parce que même les plus démunis pourront se faire vacciner, notamment les jeunes étudiants », a déclaré à l’AFP le Dr Hervé Haas, président du Groupe de pathologie infectieuse pédiatrique (GPIP). « La vaccination contre le méningocoque B est relativement chère et pour un jeune qui a des ressources limitées, c'est 80 euros la dose, alors que les 15-24 ans sont la tranche la plus à risque chez l'adolescent et l'adulte », a-t-il ajouté. La vaccination repose dans cette tranche d’âge sur deux doses administrées à au moins un mois d’intervalle.
Quant au Trumenba, indiqué pour l’immunisation contre le méningocoque B à partir de 10 ans et pris en charge pour les personnes à risque et en situation d’hyperendémie, il ne fait pas l’objet d’un remboursement à ce stade dans l’indication des 15-24 ans.
Une grande campagne avant l’été
Les infections provoquées par les méningocoques peuvent provoquer une méningite, mais aussi une septicémie, voire des arthrites ou des formes aux symptômes gastro-intestinaux. Les cas bondissent depuis plusieurs années en France comme dans d'autres pays, dans un contexte marqué par la fin des restrictions sanitaires de l'ère Covid.
En 2024, plus de 600 infections ont été recensées dans le pays, un niveau record depuis 20 ans. Et le mouvement s'est poursuivi début 2025 : en janvier et février, le nombre de cas a largement dépassé le niveau d'un an plus tôt. Après le décès d'une jeune femme de 18 ans à Rennes et plusieurs cas dans le département, les autorités sanitaires ont lancé début mars une vaste campagne de vaccination contre le méningocoque B. Sur quelque 100 000 personnes de 15-24 ans ciblées, moins de la moitié ont été vaccinées un mois après, selon l'ARS de Bretagne. Et il leur faudra une deuxième dose quatre semaines après la première pour être complètement protégées. Le ministre chargé de la Santé envisage avant l'été une grande campagne nationale ciblant les 15-24 ans.
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